La scuola cattolica, un true crime sur la société italienne

Basé sur le roman éponyme écrit par Edoardo Albinati, La scuola cattolica (Stefano Mordini, 2021) fait l'inventaire de la présence du fascisme dans les milieux bourgeois mais aussi des pressions sociales et des dysfonctionnements familiaux à l'œuvre dans la construction du sexisme à l'italienne. Peur et fascination du sexe, sexisme, violences conjugales et sexuelles, intolérance face à l'homosexualité, fascisme, religion et masculinité toxique, tous les traumas de la société italienne sont mis en lumière dans ce drame social inspiré d'un fait réel : le massacre de Circeo. Ce true crime fit l'actualité en 1975 en mettant en avant l'ignominie perpétrée par trois jeunes hommes bourgeois et néofascistes dans la nuit du 29 au 30 septembre à San Felice Circeo, une commune balnéaire. Le trio masculin, fréquentant une école catholique privée pour garçons, l'Istituto San Luigi situé dans un "bon" quartier de la capitale italienne, infligera de nombreuses sévices à deux jeunes femmes : Donatella Colasanti (1958-2005) et Rosaria Lopez (1956-1975) parmi lesquelles figurent les viols, les tortures et le meurtre de l'une d'elles. Issues des quartiers modestes de Rome, les deux femmes furent torturées durant 36 h après avoir accepté une invitation à "faire la fête" de la part leurs bourreaux.

The Unborn, punk, horreur et politique

Rencontré sur une petite île lors du Lampedusa Infestival (organisé le collectif Askavusa), un festival alternatif en résistance contre le traitement inhumain des migrant·e·s venu·e·s en Europe depuis la Méditerranée, The Unborn est un groupe de street punk italien formé en 2015. C'est durant la projection de notre documentaire vivant Travail et Immigration sur la face d'une montagne, et autour d'un nombre incalculable de cafés que la rencontre avec The Shape, le chanteur de The Unborn, a eu lieu. Elle constitue encore aujourd'hui une magnifique surprise, une coïncidence engagée et engageante qui nous a marqué de façon indélébile. Leurs inspirations entre hard rock et films de genre, en particulier le Giallo, l'horreur ainsi que la science-fiction post-apocalyptique a resonné avec le projet Three Mothers Films, et notre lutte commune pour la tolérance a permis une chaleureuse camaraderie. The Shape a accepté de répondre à nos questions !

L’Antéchrist, la possession à l’italienne

Réalisé en  1974 et réalisé par Alberto De Martino, ce métrage nous raconte l'histoire de Ippolita Oderisi, une femme qui se fera possédée par Satan. D'un postulat ultra basique, Martino nous livre une bobine effrayante et glaçante à souhait. Et ces deux termes ne se limitent pas aux thèmes de la possession (qui est le cœur du sujet) car il y insuffle d'autres thèmes qui vont du spirituel (avec la foi religieuse), la science (un médecin faisant de l'hypnose pour guérir sa patiente) et allant jusqu'à y incorporer aussi du crapoteux, cinéma italien oblige, avec en filigrane une histoire incestueuse.

Emanuelle et les derniers cannibales, l’érotisme dans la jungle

Réalisé en 1977, Emanuelle et les derniers cannibales (Emanuelle e gli ultimi cannibali) est l'avant-dernier film de la saga de Joe d'Amato et de la fameuse journaliste libre et libérée et force est de constater qu'indéniablement, elle l'est. Nous reviendrons très certainement un jour sur cette série de métrages, ce qui serait l'occasion de développer ce personnage. Mais nous pouvons dire, dans les grandes lignes, qu'Emanuelle (La sublime Laura Gemser) sait ce qu'elle veut et usera de ses charmes et de son intelligence pour se sortir de beaucoup de situations en les tournant à son avantage. En somme, une femme forte qui n'aura pas attendu l'aune des années 20's pour montrer que la gente féminine peut en répondre à la masculinité et ce, ô miracle, sans forcer certaines caractéristiques qui en deviennent parfois de nos jours de véritables clichés et qui, au lieu d'appuyer des propos, les desservent. Mais ceci est une autre histoire...

L’Avion de l’apocalypse, le film qui contamine

Réalisé en 1980 par Umberto Lenzi entre ses deux films de cannibales (La Secte des cannibales et Cannibal Ferox), L'Avion de l'apocalypse (Incubo sulla città contaminata en version originale) raconte l'histoire d'un avion militaire atterrissant dans un aéroport et dont les passagers sont des "zombies". Un reporter et sa femme tenteront par tous les moyens de survivre à cette invasion. Les guillemets s'imposent car en effet, Lenzi ne se contente pas d'un film classique de morts-vivant·e·s mais incorpore (volontairement ou non ?) plusieurs autres éléments qui rendent le film hybride. Par cette définition, il faut entendre que ces monstres mangeurs de chairs ne... mangent pas justement. Nous avons droit à des contaminés à la 28 jours plus tard mais en fait pas tant que ça car ils sont résistant aux balles et seul un tir à la tête peut les stopper. A Dawn of The Dead ? Non plus car dit, ils ne mangent pas de chair.

Baba Yaga, quand la sorcellerie se fait arty

Réalisé en 1973 par Corrado Farina, Baba Yaga nous raconte l'histoire de Valentina (interprétée par Isabelle de Funès), jeune photographe de mode qui, après une sortie avec des ami·e·s, sauve la vie d'un petit chien mais manque de se faire renverser par une voiture conduite par la sorcière Baba Yaga.

Ne me tue pas, entre romance et bain de sang

Après s’être fait la promesse de se retrouver, Mirta (Alice Pagani) et Robin (Rocco Fasano), deux adolescent.e.s éperdument amoureux.ses vont mettre fin à leurs jours à cause d’une overdose. Jusqu’ici, tout semble être un scénario de film d’ados mêlant drogue et histoire d’amour, comme on en a l’habitude de voir sur Netflix. Cependant, un événement va changer le destin de la jeune fille qui va se réveiller du monde des morts désormais contrainte à manger de la chair humaine pour ne pas laisser son corps entrer en stade de décomposition. Coincée dans un monde assoiffé de violence, Mirta va devoir échapper à un groupe de personnes qui en ont après les « mort.e.s-vivant.e.s ». Mais la jeune amoureuse n’en oublie pas pour autant sa quête de retrouver coûte que coûte celui qu’elle pensait ne jamais être capable de la trahir.

Le Domaine (Il nido) : immersion au cœur des secrets de la Villa dei Laghi

Se retrouvant tétraplégique après un accident de la route, un jeune garçon du nom de Samuel interprété par Justin Korovkin, est contraint de passer ses journées cloîtrées entre les quatre murs de sa maison sous l’œil avisé de sa mère Elena(Francesca Cavallin) entouré de ses tantes, oncles et personnel de maison. Veuve depuis ce tragique accident, elle interdit formellement à Samuel de franchir les limites du domaine, car selon elle, leur foyer est le meilleur endroit pour lui, le monde extérieur est trop dangereux. Les journées de cet adolescent sont rythmées par des cours de piano et des leçons sur la gestion du domaine familial. Son quotidien, assez monotone et très différent de celui des autres enfants son âge va être chamboulé par Ginevra Francesconi se glissant merveilleusement dans le rôle de Denise, une jeune femme de quinze ans, recrutée comme domestique par Elena. Une fille pleine de vie ayant l’interdiction la plus totale de parler à Samuel. Nos deux adolescent·e·s· vont tout de même braver les règles de la maison, en se liant d’amitié et plus si affinité… Au grand dam de la famille, qui ne va pas hésiter à révéler sa vraie nature pour éloigner les deux tourtereaux et empêcher Samuel de sortir du domaine. Une face cachée de la famille jusqu’ici inconnue pour notre jeune garçon.

Zombi Holocaust, le mix cannibales/zombies

Réalisé en 1979 par Marino Girolami sous le pseudonyme de Franck Martin (pratique courante dans l'âge d'or du cinéma italien), Zombi Holocaust (titre original) est un des rares films 70's à avoir autant de titres différents suivant le pays d'exploitation : La Terreur des zombies en VF, Zombie Holocaust en Angleterre, Zombie Terreur en Belgique, La regina dei Cannibali (titre alternatif) en Italie, Zombies unter Kannibalen en Allemagne de l'Ouest et Docteur Butcher M.D. aux USA.

A Classic Horror Story, lorsque la réalité dépasse la fiction

Cinq personnes décident de covoiturer à bord d’un van pour se rendre en Calabre : Fabrizio, un blogueur réalisant des vidéos, Élisa, une étudiante sur le point d’avorter, Sofia une magnifique blonde auto-entrepreneuse, accompagnée de Mark son petit ami anglais et Riccardo, un médecin quadragénaire luttant pour sauver sa famille au bord de la rupture. Le voyage est bercé par des rires et des anecdotes jusqu’à la tombée de la nuit. Se rapprochant de plus en plus de leur but, une sortie de route va leur faire perdre le contrôle du véhicule, mais également de leur vie. Après avoir repris leur esprit, nos cinq protagonistes vont se trouver coupé.e.s du monde au milieu de nul part, avec comme seul repère, une petite maison en bois perdu dans la forêt, qui est en fait le siège d’une abominable secte. La descente aux enfers va alors commencer pour nos voyageur·se·s qui vont se retrouver acteurs et actrices d’un film d’horreur grandeur nature, dépourvu de tout effet spécial. Vous l’aurez donc compris, le sang qui coulera sur nos écrans sera bel bien celui d’un·e des personnages.

L’Au-delà, l’autre nom de la poésie macabre

Réalisé en 1981 par Lucio Fulci, L'Au-delà (E tu vivrai nel terrore - L'aldilà en version originale) fait partie de la trilogie Lovecraftienne de ce dernier. Démarrée en 1980 avec Frayeurs (Paura nella città dei morti viventi en VO) puis La Maison près du cimetière (Quella villa accanto al cimitero), L'Au-delà est sans aucun doute l'œuvre-maîtresse de Fulci dans sa filmographie horrifique. Liza Merril (Catriona MacColl) hérite d'un ancien hôtel en Nouvelle-Orléans. Mais ce dernier, construit sur l'une des sept portes de l'Enfer, libèrera le chaos sur Terre.

3 films « du miel et du sang »

Éros et Thanatos n'ont cessé d'inspirer des récits de vie, des histoires et des œuvres en tout genre. Entre amour et mort, compassion et vengeance, passion et désir, voici une petite sélection des films de genre érotiques cultes.

Cannibal Holocaust, symphonie de l’horreur

Cannibal Holocaust est un film italien réalisé par Ruggero Deodato en 1980, s’inscrivant dans le genre du cannibal movie[1], genre presque exclusivement italien tirant son origine dans la production des mondo movies[2], ces vrais faux documentaires honnis par toute la presse cinématographique et quasiment tou·te·s les amateurs·trices du 7e art, qui, utilisant une caméra voyeuriste, parcouraient le monde pour aller capter les mœurs les plus "bizarres" et "étranges" des peuples de la planète, illustrant une vision radicalement pessimiste de l'existence et des rapports sociaux où règnerait la même violence tant du côté des "civilisé·e·s" que de celui des "sauvages".

10 films de genre de l’année 1971

Alors qu’avec Orange Mécanique, Kubrick exploite une violence encore peu montrée au cinéma, Morissey offre à Candy Darling son rôle le plus important dans Women in Revolt. Pasolini adapte le recueil de nouvelles Le Décaméron et les mouvements antimilitaristes se voient représentés par Johnny s'en va-t-en guerre de Dalton Trumbo, drame qui inspira l’une des plus grandes chansons de trash métal, One de Metallica. L'année 1971 c’est également :

8 films de l’imaginaire baroque

En mélangeant imaginaire, drames et excentricités, le cinéma baroque est un genre à part entière qui a changé la façon de créer des œuvres cinématographiques. Là où des œuvres plus classiques utilisent un schéma prédéfini par les codes, ce genre entrelace la narration avec le visuel pour créer une atmosphère surréaliste.

10 films de genre de l’année 1980

On retient de l’année 1980 et toute sa décennie, des films cultes pour le cinéma de genre, tels que Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, The Fog de John Carpenter, Vendredi 13 de Sean S. Cunningham ou Shining de Stanley Kubrick, mais pas que...

7 films de genre des années 60

Avec des films tels que Psycho d’Alfred Hitchcock ou encore Le Voyeur de Michael Power, tous deux sortis en 1960, les années soixante marquent un tournant dans le cinéma de genre. En incluant des sujets plus dramatiques et morbides pour en faire des œuvres plus expérimentales, certaines métrages ont marqué cette décennie...

Dellamorte Dellamore, une fable macabre et poétique par l’héritier de Dario Argento

Dans la petite ville de Buffalora, les jours de Francesco Dellamorte, gardien cynique et désabusé du cimetière, s’écoulent monotones si ce n’est qu’au bout du septième jour de leur trépas, les mort.e.s se lèvent à la recherche de cerveaux à manger. Aidé de Gnaghi, son assistant simplet qui ne s’exprime que par le mot Gna, Francesco Dellamorte s’est donné comme mission de donner à ces mort.e.s-vivant.e.s un repos éternel et définitif à coup de balle de revolver ou de pioche. Ainsi va la vie de Francesco Dellamorte gardien d’un secret qu’il ne peut révéler à personne pour ne pas risquer de perdre son travail et sa maison et tant pis si les heures supplémentaires effectuées pour tuer les revenant.e.s ne seront pas payées. Mais sa vie va se trouver bientôt bouleversée lorsqu’il fait la rencontre d’une mystérieuse jeune femme, « la plus belle qu’il n’ait jamais vue », toute vêtue de noir comme il se doit, venue enterrer son mari beaucoup plus âgé qu’elle. Francesco Dellamorte vient de trouver l’Amour, à moins que cette très belle femme aux tendances nécrophiles ne soit en réalité l’incarnation de la Mort.

Phenomena, un film inassimilable et mystérieux de Dario Argento

Phenomena est un film d’horreur italien de Dario Argento, réalisé en 1985. Avec Jennifer Connelly, Daria Nicolodi et Donald Pleasance dans le rôle du professeur John McGregor. Nul doute que Phenomena reste l’un des films le plus controversé et unique de Dario Argento. De sa confession, il s’agirait même de l’un de ses films préférés.

10 films cultes du mouvement giallo

Ce courant - également connu sous le nom de spaghetti thriller - est caractérisé par un étonnant mélange de thriller, d’horreur, et de slasher. En outre, les bandes-originales de ces films sont devenues aussi importantes que les œuvres elles-mêmes. Voici quelques films parmi les plus marquants du giallo.

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