In Draco Ignis

Ewart jeta la tête du griffon sur le comptoir. Behor, le tavernier, siffla d'admiration, et quelques clients applaudirent. Même s'ils avaient l'habitude, il était toujours impressionnant de voir revenir Ewart victorieux d'une de ses chasses. Trois jours. Cela lui avait pris trois jours pour débusquer et abattre cette bête. Il avait eu l'information par un garde forestier du village voisin. On n’aurait su dire si ce griffon était dangereux ou même simplement gênant, mais Ewart n'en avait cure. Il aimait chasser pour le geste. Juste pour le sport. Qu'importe la créature, qu'importe le lieu, qu'importe la météo, la traque était sa passion. Il aimait à se lancer ce genre de défi. Ca flattait son égo. Loups, gorgones, hippogriffes, sirènes, farfadets... Il avait déjà affronté et vaincu toute une pléthore de créatures plus dangereuses les unes que les autres. Pas d'or, pas de biens, simplement de la gloire. Cela le satisfaisait. Le simple fait que toute la bourgade d'Ortega et alentours connaissait son nom suffisait à son bonheur. Ewart, le pourfendeur de bête...

3 films de genre de l’année 1935

Année de la sortie de Les Révoltés du Bounty de Frank Lloyd mais aussi du film Le Corbeau de Lew Landers, 1935 est également une période d'oppositions fortes au quatre coin du monde. Entre colonialisme et fascisme, l'Allemagne adopte Les Lois de Nuremberg qui discriminent sauvagement une partie de leur population en fonction d'une ethnie et Mussolini signe Les accords franco-italiens de Rome, acceptant une partie des territoires africains occupés par la France en échange d'un soutien clair de l'Italie lorsque l'armée allemande débutera son offensive... C'est dans ce climat troublé que des cinéastes offrent de nombreuses pépites du cinéma fantastique mais aussi des drames poignants sur les conditions sociales de leurs pays. Entre La Marque du vampire de Tod Browning, Le Bonheur, un film soviétique d'Alexandre Medvedkine et Sazen Tange, le pot d'un million de ryôs, le premier film de samouraï de Sadao Yamanaka, Ozu signe encore un drame social avec Une Auberge à Tokyo.

Kwaidan, histoires et études de sujets étranges

Voilà plus de sept cents ans, à Dan-no-ura, sur le détroit de Shimonoseki, se déroula l’ultime bataille opposant le clan des Heike, parfois appelé Taira, et celui des Genji, ou Minamoto. En fin de compte les Heike perdirent à jamais – guerriers, femmes, enfants et même le futur empereur dont on parle à présent sous le nom d’Antoku Tennô. Des fantômes hantent donc la mer et les rivages depuis sept cents ans… De l’histoire tragique du clan des Heike à la rencontre inattendue entre le jeune Minokichi et la terrible Yuki Onna, c’est au travers d’histoires étranges que Lafcadio Hearn nous fait découvrir le Japon. Esprits tourmentés, malveillants ou bienveillants, hantises, amours éternels, réincarnations, malédictions, légendes ancestrales… Kwaidan est une lecture fantastique.

3 films de genre de l’année 1934

Année de Les Misérables (réalisé par Raymond Bernard) mais aussi du film d'animation de Walt Disney et Wilfred Jackson La Cigale et la fourmi, 1934 est également une année aux films de genre aussi étranges qu'originaux. Et tandis qu'au Japon, Ozu sort son Histoire d'herbes flottantes, le public découvre une Marlene Dietrich en Catherine II dans L'Impératrice rouge de Josef von Sternberg.

Archivi gialli II

Manger, manger, manger... ma vie fut un vrai paradis. Entouré de tant de bonnes choses j'ai grandi et surtout grossi, un peu trop. Conscient de ma présence, il a décidé de se débarrasser de moi. Pour la première fois je vois la lumière au moment où il m'extirpe de sa jambe, cette délicieuse jambe où j'avais élu domicile. Mes derniers souvenirs sont ses râles de douleur quand il m'a attrapé et son hurlement de terreur en me voyant. Ma vie se termine sous une semelle. Adieu mes frères et sœurs, vous qui avez migré dans tout ce corps, adieu mes enfants, fraîchement pondus, je vous offre une vie d'opulence. Vengez-moi, achevez de dévorer cet être inconscient de votre fourmillante présence.

4 films sélectionnés par nos stagiaires !

Un grand merci à nos stagiaires de s'être prêtés au jeu de la rédaction ! Peu importe le nombre de mots, c'est avec leur propre style, leur propre analyse et ressenti qu'ils présentent les œuvres qui les ont marqués ces dernières années.

Archivi gialli I

Elle sent son corps qui se déchire, hurle pour supporter la douleur et pendant de longues minutes elle s'implore elle-même d'abréger ses souffrances. Elle relève son voile pour découvrir, entre ses pieds, l'œuf qu'elle vient de pondre. Son corps est attiré vers la lumière, ce corps libéré de toute corruption. En s'éloignant son regard reste fixé sur l'œuf qui s'ouvre et laisse apparaître un être en tout point similaire à elle.

9 school horror en provenance d’Asie

Originellement destinée à la jeunesse, la school story et autres récits d'école deviennent rapidement un genre populaire et se développe sous de nombreuses formes. Des mangas shôjo et shônen aux BD de gare thaïlandaise, les histoires d'étudiant·e·s en uniforme deviennent aussi le refuge de l'horreur et de la romance. Elles seront plus tard, adaptées en animation et en série drama live, voire en film live pour les plus chanceuses. De certaines adaptations en animation de Junji Ito à la récente animation comédie-horreur Mieruko-chan (Yuki Ogawa, 2021) en passant par Higurashi no naku koro ni aka Hinamizawa, le village maudit (un cross-média adapté en animation du Studio DEEN en 2006 et en deux films live par Ataru Oikawa en 2008 et 2009), "l'horreur scolaire" ne cesse pas de se développer au Japon en y ajoutant des thématiques propres à sa culture. Ces histoires d'école mettent souvent en scène des protagonistes adolescent·e·s ou de jeunes adultes se retrouvant au centre d'affaires mystérieuses et d'événements horrifiques en plus de devoir gérer les préoccupations inhérentes à leur âge : premier amour, camaraderie, inquiétude quant à l'avenir, découverte de la sexualité et esprit rebelle. Des romans de Stephen King à la série de livres Chair de Poule (initiée en 1992 par R. L. Stine), ces creepshows deviennent alors des films d'académie hantée et autres teen movies et slashers américains. De nombreux récits audiovisuels reprennent allégrement le concept en mettant en scène des bandes de potos face à des horreurs contre lesquelles elles vont devoir se battre, en coopération si possible (excepté peut-être Battle Royale...). De It à Buffy en passant par The Craft ou encore The Faculty, le Fantastique use d'un cadre de school story pour y faire vivre ses monstres et autres légendes ! Terrain favorable à l'adaptation de légendes urbaines, la school horror regorge d'étranges malédictions, de créatures folkloriques, et de psychos dérangé·e·s !

3 films de genre de l’année 1933

En 1933, L'Homme invisible aka The Invisible Man de James Whale sort sur le grand écran tandis que Norman Z. McLeod adapte, pour la troisième fois en film, Alice au pays des merveilles. Au Japon, Yasujirô Ozu nous offre Une femme de Tokyo, un drame social poignant, mais c'est aussi la date de sortie de trois films fantastiques dont on va vous parler aujourd'hui !

3 films de genre de l’année 1932

En 1932, Freaks de Tod Browning nous transporte dans un cirque aux membres difformes et Scarface (Howard Hawks et Richard Rosson) révolutionne le film de gangster tandis qu'au Japon, Yasujirō Ozu sort les Gosses de Tokyo, une comédie dramatique muette et rebelle. Mais des films d'horreur marqueront également les esprits...

Junji Ito Maniac, une anthologie macabre du J-horror en animation

Réalisée en 2023 par Shinobu Tagashira, Junji Ito Maniac nous offre des histoires étranges, des légendes urbaines dérangeantes et des contes gores sortis de l'imaginaire fertile et lugubre de l'un des maîtres japonais de l'horreur, Junji Ito. Le Studio Deen adapte une vingtaine de récits du célèbre mangaka en 12 épisodes, parmi lesquels on peut trouver Tomie, Soïchi ou encore La Femme qui chuchote. Entre body horror, détresse psychologique, malédictions et histoires de fantômes, cette anthologie signe le retour magistralement terrifiant de l'artiste, créateur de Uzumaki et Gyo, dans le monde de l'audiovisuel.

The Medium, un fake documentaire sur les esprits thaïs et les malédictions karmiques

The Medium aka ร่างทรง (Banjong Pisanthanakun, 2021) est un film d'horreur thaïlandais et sud-coréen de type faux documentaire anthropologique sur le folklore de la région de l'Isan au nord-est de la Thaïlande. Produit par Na Hong-jin, connu pour ses thrillers horrifiques The Chaser (aka 추격자 en 2008) et The Strangers (aka 곡성 en 2016), ce métrage nous propulse aux côtés d'une équipe de documentaristes thaïlandais cherchant à documenter le quotidien d'une médium locale du nom de Nim. Les croyances thaïes étant issues d'un syncrétisme religieux qui mêle un animisme ancien avec un bouddhisme theravāda introduit au  ve siècle sous influence birmane, Nim cumule à la fois le statut de chamane (pouvant communiquer avec les phii, ces esprits thaïs, et la figure de la guérisseuse (ayant la capacité de lever les malédictions, donner des bénédictions et ainsi guérir les blessures de l'âme et le mauvais karma). Dans le système de représentations nord-thaïlandais, tout possède une âme : les esprits des plantes, animaux et humain·e·s sont relativement autonomes et indépendants des corps qui les abritent.

Des monstruosités dévoilées dans Le Cabinet de curiosités à Pinnochio, une fable revisitée par Guillermo del Toro

Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro est une série anthologique constituée de huit contes d'épouvante. Dans la lignée de Chair de poule, l'œuvre nous dépeint un ensemble de cauchemars étranges et de situations macabres dans lequel le fantastique possède une place liminaire. Au sein de cette collection d'atrocités répugnantes et viscérales visuellement varié selon la griffe des 8 artistes différent·e·s à la réalisation (Ana Lily Amirpour, Panos Cosmatos, Catherine Hardwicke, Jennifer Kent, Vincenzo Natali, Guillermo Navarro, David Prior et Keith Thomas), les ignominies fantasmagoriques d'un folklore maudit se mélangent aux horreurs réelles de l'histoire humaine. Entre critique du fascisme, avidité dévorante ou encore deuil d'un enfant, les "méchancetés" et les traumatismes de ce monde se métamorphosent en chimères funèbres prêtes à dévorer tout ce qui se trouve sur leur chemin. Un retour sur cette anthologie horrifique vous est proposé par les membres de la rédac' !

L’Étrange Festival de Clermont-Ferrand, un évènement arverne sanglant et jouissif

Il faut le dire, le cinéma de genre français ne s’est jamais aussi bien porté que depuis ses dernières années, on assiste en outre à une myriade de nouveaux festivals tous aussi intéressants les uns que les autres, rassemblant des milliers de fans venu·e·s célébrer le cinéma de l’outrance, de l’interdit, de la transgression, mais surtout de la liberté. La cité arverne de Clermont-Ferrand ne fait pas exception à la règle car avec le très célèbre Festival du court métrage vient s’ajouter depuis maintenant 5 ans un événement qui attire de plus en plus de public à chaque édition : L’Étrange Festival (à ne pas confondre avec le festival du même nom qui se déroule sur Paris !). Ce tout jeune festival a fêté tout récemment, durant le mois de novembre, sa cinquième édition, qui fut un succès plaisant comme ont pu le confirmer les organisateurs de l’association « La Boite Noire » en charge de ce festival ! Et il faut le préciser, quelle édition ! Cette année, les amateurs et amatrices de frissons et d’émotions ont pu profiter d’une sélection de films pendant 6 jours, du 11 au 17 novembre ! La semaine fut bien remplie en termes de propositions horrifiques, entre vieux souvenirs, nouveautés dérangeantes et propositions artistiques déroutantes, l’Étrange Festival nous a fasciné·e·s, surpris·es mais surtout touché·e·s ! Au cours de la semaine, Three Mothers Films a pu assister à une programmation minutieusement choisie et brillante de par son éclectisme.

Léo Pons, autopsie d’un jeune réalisateur passionné

J’avais précédemment sorti un article sur le court métrage de Léo Pons, intitulé Le Buron. Comme beaucoup de personnes ont apprécié l’article et ont découvert un tout jeune réalisateur, je me suis dit qu’il serait intéressant de poser à ce nouveau cinéaste rempli de talents quelques questions afin d’en savoir plus sur son parcours, ses aspirations mais aussi sur l’envers du décor de son dernier court-métrage !

Le Labyrinthe de Pan : une histoire de regards

Le concept de Le Labyrinthe de Pan était dans un carnet de notes rempli de griffonnages et d'idées depuis vingt ans de Guillermo Del Toro.

L'histoire est une allégorie inspirée par les contes de fées dans laquelle Del Toro explore des thèmes qu'il avait déjà évoqués dans L'Échine du Diable (2001) dont le récit de ce dernier se déroule quelques années auparavant et dont le Labyrinthe peut se présenter comme une suite possible. Le réalisateur n’a pas succombé au tout numérique, la majeure partie des effets spéciaux du film sont mécaniques.

Guillermo del Toro, enchanteur du cinéma, un livre de Ian Nathan aux Éditions Huginn et Muninn

Dans ce beau livre empli de photos et d’images, l’auteur anglais nous présente les œuvres de Guillermo del Toro par ordre chronologique, chacune d’elle constituant un chapitre et une thématique du livre, comme si nous suivions la vie du réalisateur mexicain en mettant notamment en avant les liens qui ont pu exister entre tous ses films en matière d’expériences vécues, de processus mental et créatif. On y ressent la joie et les peines vécues par le réalisateur, ses envies réalisées ou déçues, ses traumatismes et ses joies, son affrontement avec le Hollywood des financeurs et des producteurs véreux, son amour pour le cinéma de genre, pour les monstres, les laissé·e·s pour compte, les parias. Les lecteurs et lectrices y découvrent Bleak House, le manoir que del Toro a acquis grâce au succès au box-office de Blade II, une sorte de gigantesque cabinet de curiosités, plein de maquettes, de storyboard, de scripts issus de ses films, une tête gigantesque de Boris Karloff, une statue grandeur nature de H.P.  Lovecraft, l’écrivain de Providence, une immense bibliothèque, bref un hymne à l’imaginaire et au fantastique, à l'image de toute la filmographie de Guillermo del Toro.

Atom n°17 – Le Manga d’horreur [Unboxing]

Cet Atom "spécial horreur" nous plonge dans l'univers si particulier du manga d'horreur et de ses maîtres mangaka. Des origines du genre que l'on peut remonter jusqu'aux kamishibai (sorte de théâtre portatif d'images en diapositives dont le récit était conté par des artistes de rue) jusqu'à l'adaptation des nombreuses légendes urbaines en bandes dessinées, le manga d'horreur s'est popularisé peu à peu, de même que le cinéma horrifique nippon.

Le Buron, un zoom horrifique sur le folklore auvergnat

Si le nom de Léo Pons ne vous dit rien, il est bon de rafraîchir la mémoire en ce début d’article aux quelques retardataires. Il est principalement connu pour avoir réalisé Le Hobbit du Cantal, œuvre certes parodique mais néanmoins très sérieuse et professionnelle sur la trilogie de Peter Jackson, en remplaçant la Terre du Milieu par l’Auvergne. Cette première aventure dans le monde du cinéma lui vaudra une petite reconnaissance en France ainsi qu’au sein de sa région natale, et même les éloges d’Elijah Wood lui-même.

Blitz’Art, des squelettes en tout genre…

Rencontré sur la toile au gré de pérégrinations artistiques horrifiques, Blitz alias Blitz’Art est un artiste parisien, musicos de la première heure. Ses squelettes et autres créatures étranges renferment des symboliques, des rêves et des cauchemars... Entre un style BD cartoonesque et des ambiances surréalistes plutôt gothiques, Blitz nous entraîne dans son imaginaire à la fois sordide et attachant grâce à des illustrations à l'atmosphère presque burtonesque à mi-chemin entre horreur et fantasy.

Luz: The Flower of Evil et l’aliénation psychologique

Le cinéma de genre colombien s’il n’est certes pas le pan le plus connu dans le monde du septième art ne doit pas pour autant être pris à la légère, Luz: The Flower of Evil (2020) nous le démontre parfaitement à travers ses approches thématiques profondes et le soin minutieux de sa réalisation. Réalisé par Juan Diego Escobar Alzate qui signe ici son premier long-métrage qui dévoile de nombreux atouts !

Yôkai – Dictionnaire des monstres japonais de Shigeru Mizuki

Ce chef d’œuvre de Shigeru Mizuki est indispensable pour les passioné·e·s des contes et légendes nippons. Les yôkai sont des créatures que l'on retrouve souvent dans les manga, les films fantastiques, les animations, les livres et les jeux vidéos japonais. Dans Mononoke Hime d'Hayao Miyazaki, ils font partie intégrante de la nature, les kodama, petits êtres des forêts (ressemblants aux ki no ko, enfants des arbres, décrits par Shigeru Mizuki) symbolisent cette nature bienveillante et surnaturelle. Ils se meurent avec l'arrivée du shishi-gami, transformé en dieu malveillant et destructeur par la faute de l'avidité humaine. Ce dernier est le symbole d'une nature qui se sent agressée par les humains, devenant alors cruelle. Ces créatures mystérieuses prennent également vie dans les œuvres de Clamp, équipe féminine de mangaka : elles ponctuent la vie de Watanuki et du Yuuko, protagonistes d'XXX Holic, et entrent dans leur quotidien de façon tantôt bienveillante tantôt malveillante.

20 histoires de séquestration à l’écran

Enfermements possessifs, séquestrations morbides ou encore délires sadomasochistes, le cinéma regorge de films de torture psychologique et physique en tout genre ! Parfois purement brutaux et gores comme dans le torture porn, à mi-chemin avec l'érotisme des pinku-eiga nippons ou encore jouissifs dans le rape & revenge, ces œuvres nous invitent dans un univers où la violence est reine.

Baba Yaga, quand la sorcellerie se fait arty

Réalisé en 1973 par Corrado Farina, Baba Yaga nous raconte l'histoire de Valentina (interprétée par Isabelle de Funès), jeune photographe de mode qui, après une sortie avec des ami·e·s, sauve la vie d'un petit chien mais manque de se faire renverser par une voiture conduite par la sorcière Baba Yaga.

Hurlements, des légendes urbaines compilées par Masaya Hokazono

Les éditions Black Box nous offrent Hurlements de Masaya Hokazono, un one-shot paru au Japon en 2009 sous le nom Akai Imôto (« petite sœur rouge ») qui conte plusieurs histoires courtes, inspirées de légendes urbaines nipponnes. Connue pour son amour de l'horreur et des histoires fantastiques, la culture japonaise est friande de creepypasta et autres contes liés aux fantômes et créatures folkloriques en tout genre. L'auteur présente une histoire de maison hantée à la Ju-On (célèbre saga de films d'horreur japonais initiée par Takashi Shimizu), d'un « film maudit » ou encore d'une hypnose meurtrière.

Ne me tue pas, entre romance et bain de sang

Après s’être fait la promesse de se retrouver, Mirta (Alice Pagani) et Robin (Rocco Fasano), deux adolescent.e.s éperdument amoureux.ses vont mettre fin à leurs jours à cause d’une overdose. Jusqu’ici, tout semble être un scénario de film d’ados mêlant drogue et histoire d’amour, comme on en a l’habitude de voir sur Netflix. Cependant, un événement va changer le destin de la jeune fille qui va se réveiller du monde des morts désormais contrainte à manger de la chair humaine pour ne pas laisser son corps entrer en stade de décomposition. Coincée dans un monde assoiffé de violence, Mirta va devoir échapper à un groupe de personnes qui en ont après les « mort.e.s-vivant.e.s ». Mais la jeune amoureuse n’en oublie pas pour autant sa quête de retrouver coûte que coûte celui qu’elle pensait ne jamais être capable de la trahir.

Morse, la vampire qui venait du froid

Réalisé en 2008 par Tomas Alfredson et adapté du roman Lat den rätte komma in publié en 2004 (Laisse-moi entrer édité en 2010 en version française) de John Ajvide Lindqvist, Morse aka Let the Right One In nous raconte l'histoire de Oskar, un enfant de douze ans fragile et solitaire harcelé à l'école par ses camarades de classe. Un soir, un homme et sa fille, Eli, emménagent dans l'appartement voisin et cette dernière se révélera être une vampire.

The Old Ways, le rite de passage d’une bruja

The Old Ways (Christopher Alender, 2020) est un film d'horreur américain qui nous conte l'histoire de Cristina Lopez, une journaliste mexico-américaine, qui se rend à Veracruz afin de réaliser un reportage sur la sorcellerie et le chamanisme au Mexique. Petite, Cristina a vu sa mère mourir durant un exorcisme. Elle fut par la suite confiée aux services de protection de l'enfance avant de devenir journaliste à Los Angeles. Petit à petit, le film nous révèle les véritables raisons qui ont poussé Cristina à revenir auprès de sa culture natale.

Nanno (Girl from nowhere), la Dame du karma  

Girl from nowhere (Kongdej Jaturanrasamee, 2018) est une série de genre thaïlandaise qui nous conte l’histoire d’une mystérieuse jeune femme du nom de Nanno. Passant d’un lycée à l’autre, Nanno a la fâcheuse tendance de foutre le bordel. Malicieuse et amusée, elle dévoile les mensonges et les méfaits de ses camarades et des individus qu’elle croise. Violente et dérangeante, cette série passionne par le personnage de la sublime Nanno et pour ses remises en question systématique de la morale, du désir, de la vérité et du bonheur. Teintée de la culture bouddhique dont elle est issue, Girl from nowhere reprend des thématiques culturelles propres à l'animisme thaïlandais.

The Wicker Man, l’horreur folklorique

1973, le monde découvre l’un des plus grands films d’horreur jamais réalisé, l’Exorciste de William Friedkin faisant de l’ombre à toutes les autres œuvres sorties au même moment. C’est dans ce contexte que sort Le Dieu d’osier aka The Wicker Man, réalisé par Robin Hardy et inspiré par le roman Ritual de David Pinner de 1967.

Penny Dreadful: City of Angels, un spin-off visuel bien plus politique que fantasmagorique

Dans le même univers que Penny Dreadful (John Logan, 2014) se déroulant à l'époque victorienne en Angleterre et mettant en scène de nombreux personnages des penny dreadful (ces petites histoires d'un genre littéraire horrifique vendues à l'époque contre un penny) tels que Frankenstein, Dracula, Dorian Grey et bien d'autres, la nouvelle série Penny Dreadful: City of Angels change totalement de ton et d'ambiance. L’œuvre nous transporte en Amérique des années 1930, durant laquelle nous découvrirons plusieurs groupes politiques et communautés cherchant tant bien que mal à se réapproprier la ville de Los Angeles.

Okko et les fantômes : un ryôkan, des onsen et des yûrei en une adorable fable fantastique

Film d'animation japonais, Waka Okami wa Shogakusei ! ou Okko et les fantômes (Kitaro Kosaka, 2018) retrace l'histoire d'une jeune fille pleine de vie, Seki Orikon du surnom de Okko, qui devient l'apprentie aubergiste du ryôkan tenu par sa grand-mère, suite à la disparition de ses deux parents, décédé.e.s dans un accident de voiture. Ce film, plein de bons sentiments et de joie de vivre, est une véritable ode à l'acceptation de la vie, de ses moments de joie mais aussi ses tristesses, sur un fond traditionnel japonais.

Ju-On: Origins, la figure du fantôme féminin nippon

La nouvelle série Netflix Ju-On Origins (2020), énième remake de la célèbre saga de J-horror initiée par Takashi Shimizu en 2000, reprend le thème abordé dans chaque opus : une maison hantée par une rancune si puissante que rien ne peut l'apaiser. La raison de cette terrible malédiction étant, dans chaque opus, la colère d'une femme et de son enfant injustement assassiné.e.s par un mari, un père, un beau-père devenu fou de jalousie. #WeToo

Under The Shadow, entre les horreurs folkloriques et celles de la guerre…

Réalisé par Babak Anvari, Under The Shadow (2016) est un film d’horreur d’origine iranienne, britannique, jordanienne et qatari qui nous conte l’histoire d’une jeune femme qui souhaitait devenir médecin dans une société en guerre et dans laquelle les femmes n’ont que peu de place. Après avoir été recalée lors de son entretien, à cause de son implication politique lors de la révolution iranienne, elle rentre dépitée à la maison et apprend que son mari, médecin, va devoir partir aider les blessé.e.s d’une autre région. Elle se retrouvera alors seule avec sa fille dont la petite poupée ne tardera pas à disparaître mystérieusement. Une belle mise en scène d’éléments surnaturels du folklore musulman dans un contexte politique et sociale tendu qui met en avant un personnage féminin fort qui n’a pas d’autre choix que de rester forte et de chercher des explications rationnelles et sécurisantes pour le bien-être de son enfant.

Kaidan, un conte de Fantômes du marais de Kasane : du kabuki au kaidan eiga

Réalisé par Hideo Nakata, Kaidan (2007) est un film d'horreur japonais appartenant à la série J-Horror Theater - avec Prémonotion (Tsuruta Norio, 2004), Réincarnation (Takashi Shimizu, 2006), Rétribution aka Kuime (Kiyoshi Kurosawa, 2007), Infection aka Kansen (Masayuki Ochiai, 2004) et Kyofu (Hiroshi Takahashi, 2010). Kaidan conte l'histoire d'amour de Shinkichi, un jeune vendeur de tabac, avec Oshiga, une professeure de shamisen plus âgée. Un beau jour, le couple se dispute provoquant une blessure sur le visage de la femme. Cette égratignure s'infecte et devient mortelle, Oshiga demande alors une seule faveur à son jeune amant : être là le moment où elle rendra son dernier souffle. L'homme manque à sa promesse provoquant une terrible malédiction. Oshiga, morte seule tandis que son amant se retrouvait à l'hôtel avec une de ses jeunes apprenties dans l'art du shamisen, promet de tuer toutes les femmes à qui il vouera de l'amour.

Le Féminisme dans The Witcher : Yennefer de Vengerberg

Encore une de ces longues complaintes de féministe assoiffée d'égalité ? Se demanderont certain·e·s. Mais si l'on veut que la place de la Femme dans la société change, et cette image doit changer, nos perceptions le doivent également. The Witcher (2019) est une série qui impose ses personnages féminines, féministes même, réalisée par une femme, Lauren Schmidt Hissrich, pour changer la donne.

Chambers, l’angoisse au féminin

Réalisé par Leah Rachel, Chambers est une série américaine d'horreur fantastique sortie sur Netflix en 2019. Avec un beau casting composé entre autres de Sivan Alyra Rose et Uma Thurman, cette série dépeint les angoisses ressenties par des protagonistes féminins fortes unies les unes aux autres par une compassion puissante, un intérêt malsain et des souffrances passées. Leur but reste le même : s'en sortir et reprendre leur vie en mains.

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