Anders Thomas Jensen montre depuis maintenant plusieurs années qu’il est un réalisateur accompli, qui est capable de réaliser des œuvres aux thématiques variées et à la portée émotionnelle forte, tout en divertissant un public large. Avec Les Bouchers verts, notre cinéaste met toute son âme dans une comédie noire aussi bouleversante qu’hilarante. Avec un casting aux petits oignons porté par le divin Mads Mikkelsen qui ici nous montre comment le cinéma peut vieillir le plus jeune des hommes avec une calvitie, et Nikolaj Lie Kaas, incarnant un apprenti boucher rebelle, abimé par la vie et les tragédies familiales. N’oublions pas également de mentionner Ole Thesthrup, qui impose son charisme de manière ponctuelle à chacune de ses apparitions à l’écran (ceux et celles ayant regardé la série Borgen sauront de quoi je veux parler).
9 school horror en provenance d’Asie
Originellement destinée à la jeunesse, la school story et autres récits d'école deviennent rapidement un genre populaire et se développe sous de nombreuses formes. Des mangas shôjo et shônen aux BD de gare thaïlandaise, les histoires d'étudiant·e·s en uniforme deviennent aussi le refuge de l'horreur et de la romance. Elles seront plus tard, adaptées en animation et en série drama live, voire en film live pour les plus chanceuses. De certaines adaptations en animation de Junji Ito à la récente animation comédie-horreur Mieruko-chan (Yuki Ogawa, 2021) en passant par Higurashi no naku koro ni aka Hinamizawa, le village maudit (un cross-média adapté en animation du Studio DEEN en 2006 et en deux films live par Ataru Oikawa en 2008 et 2009), "l'horreur scolaire" ne cesse pas de se développer au Japon en y ajoutant des thématiques propres à sa culture. Ces histoires d'école mettent souvent en scène des protagonistes adolescent·e·s ou de jeunes adultes se retrouvant au centre d'affaires mystérieuses et d'événements horrifiques en plus de devoir gérer les préoccupations inhérentes à leur âge : premier amour, camaraderie, inquiétude quant à l'avenir, découverte de la sexualité et esprit rebelle. Des romans de Stephen King à la série de livres Chair de Poule (initiée en 1992 par R. L. Stine), ces creepshows deviennent alors des films d'académie hantée et autres teen movies et slashers américains. De nombreux récits audiovisuels reprennent allégrement le concept en mettant en scène des bandes de potos face à des horreurs contre lesquelles elles vont devoir se battre, en coopération si possible (excepté peut-être Battle Royale...). De It à Buffy en passant par The Craft ou encore The Faculty, le Fantastique use d'un cadre de school story pour y faire vivre ses monstres et autres légendes ! Terrain favorable à l'adaptation de légendes urbaines, la school horror regorge d'étranges malédictions, de créatures folkloriques, et de psychos dérangé·e·s !
S’il vous plaît… dessine-moi un mouton électrique…
Qu’est-ce qui est primordial ?
Qu’est-ce qui rend supportable notre existence ? Qu’est-ce qui l’embellit ?
Trois choses :
La beauté du monde, l’amour et l’art.
La scuola cattolica, un true crime sur la société italienne
Basé sur le roman éponyme écrit par Edoardo Albinati, La scuola cattolica (Stefano Mordini, 2021) fait l'inventaire de la présence du fascisme dans les milieux bourgeois mais aussi des pressions sociales et des dysfonctionnements familiaux à l'œuvre dans la construction du sexisme à l'italienne. Peur et fascination du sexe, sexisme, violences conjugales et sexuelles, intolérance face à l'homosexualité, fascisme, religion et masculinité toxique, tous les traumas de la société italienne sont mis en lumière dans ce drame social inspiré d'un fait réel : le massacre de Circeo. Ce true crime fit l'actualité en 1975 en mettant en avant l'ignominie perpétrée par trois jeunes hommes bourgeois et néofascistes dans la nuit du 29 au 30 septembre à San Felice Circeo, une commune balnéaire. Le trio masculin, fréquentant une école catholique privée pour garçons, l'Istituto San Luigi situé dans un "bon" quartier de la capitale italienne, infligera de nombreuses sévices à deux jeunes femmes : Donatella Colasanti (1958-2005) et Rosaria Lopez (1956-1975) parmi lesquelles figurent les viols, les tortures et le meurtre de l'une d'elles. Issues des quartiers modestes de Rome, les deux femmes furent torturées durant 36 h après avoir accepté une invitation à "faire la fête" de la part leurs bourreaux.
10 autres films à (re)découvrir sur Freaks On !
Entre films japonais perchés et œuvres cannibales, Freaks On nous entraine vers le cinéma de l'étrange !
Le Prix du danger : la mort en direct
Adapté de la très courte nouvelle The Prize of Peril (1958) de l'auteur de science-fiction Robert Sheckley, Le Prix du danger sort sur les écrans français en 1983, soit presque 20 ans avant que ne soit diffusée sur TF1 l'émission Loft Story qui lança la première vague de télé-réalité dont les rejetons plus abrutissants et débilitants les uns que les autres pullulent encore aujourd'hui. Affirmer dès lors que le film de Yves Boisset fut visionnaire est un doux euphémisme, Nostradamus lui-même devant se mordre les doigts de n'avoir pas vu venir l'un des fléaux sociétaux les plus navrants de la double décennie qui vient de s'écouler. Cinéaste de gauche mettant en scène des sujets engagés (la guerre d'Algérie dans R.A.S, le racisme ordinaire dans Dupont Lajoie ou encore les liens entre justice et politique dans Le Juge Fayard dit "le Shériff"), Yves Boisset ne pouvait qu'être intéressé par l'histoire de ce chômeur qui décide de participer à une émission de télévision intitulée Le Prix du danger, au cours de laquelle un groupe composé de quatre hommes et d'une femme est chargé de l'éliminer avant qu'il ne parvienne à rejoindre le studio et à empocher 1 million de dollars.
The Unborn, punk, horreur et politique
Rencontré sur une petite île lors du Lampedusa Infestival (organisé le collectif Askavusa), un festival alternatif en résistance contre le traitement inhumain des migrant·e·s venu·e·s en Europe depuis la Méditerranée, The Unborn est un groupe de street punk italien formé en 2015. C'est durant la projection de notre documentaire vivant Travail et Immigration sur la face d'une montagne, et autour d'un nombre incalculable de cafés que la rencontre avec The Shape, le chanteur de The Unborn, a eu lieu. Elle constitue encore aujourd'hui une magnifique surprise, une coïncidence engagée et engageante qui nous a marqué de façon indélébile. Leurs inspirations entre hard rock et films de genre, en particulier le Giallo, l'horreur ainsi que la science-fiction post-apocalyptique a resonné avec le projet Three Mothers Films, et notre lutte commune pour la tolérance a permis une chaleureuse camaraderie. The Shape a accepté de répondre à nos questions !
10 (premiers) films à déguster sur Freaks On !
La plateforme de streaming Freaks On dédiée aux films d’horreur, d'épouvante et thriller propose des perles du cinéma de genre ! Née d’une passion, celle de l'horreur et de l'étrange, Freaks On propose un contenu original à en faire pâlir plus d'un·e !
Sorgoï Prakov ou le fantasme du snuff movie
Sorgoï Prakov, un jeune journaliste originaire de la Sdorvie, pays imaginaire situé entre la Russie et la Biélorussie, est commandité par ses producteurs pour faire le tour des capitales européennes et montrer « le rêve européen ». Il débute son périple à Paris, la ville lumière, et de ses monuments les plus célèbres. Mais rapidement, la visite de la capitale française semble piétiner et entrer dans une routine malsaine faite de rencontres superficielles et de fêtes nocturnes mondaines où l’alcool coule à flots. Les mésaventures se multiplient et lorsque les producteurs ne donnent plus de nouvelle à Sorgoï et le laissent bientôt sans argent, le rêve vire rapidement au cauchemar. Obstiné malgré tout à finir son reportage alors que la police de son pays le recherche, Sorgoï continue à filmer son périple parisien, mais à fur et à mesure que son budget diminue, le jeune journaliste sdorvien est obligé de « quitter » le Paris huppé, sombrant de plus en plus dans la marge tant d’un point de vue économique que d’un point de vue psychologique. Sorgoï entame alors une odyssée de violence et d’horreur.
Des monstruosités dévoilées dans Le Cabinet de curiosités à Pinnochio, une fable revisitée par Guillermo del Toro
Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro est une série anthologique constituée de huit contes d'épouvante. Dans la lignée de Chair de poule, l'œuvre nous dépeint un ensemble de cauchemars étranges et de situations macabres dans lequel le fantastique possède une place liminaire. Au sein de cette collection d'atrocités répugnantes et viscérales visuellement varié selon la griffe des 8 artistes différent·e·s à la réalisation (Ana Lily Amirpour, Panos Cosmatos, Catherine Hardwicke, Jennifer Kent, Vincenzo Natali, Guillermo Navarro, David Prior et Keith Thomas), les ignominies fantasmagoriques d'un folklore maudit se mélangent aux horreurs réelles de l'histoire humaine. Entre critique du fascisme, avidité dévorante ou encore deuil d'un enfant, les "méchancetés" et les traumatismes de ce monde se métamorphosent en chimères funèbres prêtes à dévorer tout ce qui se trouve sur leur chemin. Un retour sur cette anthologie horrifique vous est proposé par les membres de la rédac' !
L’Échine du Diable, un conte d’horreur
L'Échine du Diable est le troisième long-métrage de Guillermo Del Toro.
Ses films sont souvent caractérisés par leur traitement minutieux du genre horrifique. L'Échine du Diable ne fait pas exception à la règle, inspiré par la littérature gothique anglo-saxonne comme Machen ou Sheridan, ou par des films comme La Nuit du Chasseur voire Operation peur pour ses décors.
En Espagne, pendant la guerre civile de 1939, Carlos, un garçon qui vient de perdre son père, arrive à l'oppressant orphelinat catholique Santa Lucía. Il est remis à la directrice, Carmen et au professeur Casares. Mais il doit faire face à l’hostilité de ses camarades et de Jacinto, le gardien. Le lieu hostile cache deux secrets : l’or de la cause républicaine, et le fantôme d’un enfant qui hante le sous-sol.
Comme plus tard, dans Le Labyrinthe de Pan nous suivons deux lignes narratives, un récit horrifique sous fond de fantôme et un drame historique qui fusionne les images de vie et celles de mort. Le regard des enfants, qui voient dans les adultes les images de cauchemars et de mort (la menace franquiste symbolisée par cette bombe enfoncée dans la cour), du fantastique à ce qui le fait naître, la réalité. C’est toute la force du film. Les deux thématiquement et techniquement s'entremêlent.
Le Labyrinthe de Pan : une histoire de regards
Le concept de Le Labyrinthe de Pan était dans un carnet de notes rempli de griffonnages et d'idées depuis vingt ans de Guillermo Del Toro.
L'histoire est une allégorie inspirée par les contes de fées dans laquelle Del Toro explore des thèmes qu'il avait déjà évoqués dans L'Échine du Diable (2001) dont le récit de ce dernier se déroule quelques années auparavant et dont le Labyrinthe peut se présenter comme une suite possible. Le réalisateur n’a pas succombé au tout numérique, la majeure partie des effets spéciaux du film sont mécaniques.
6 séries qui nous parlent de cul en toute honnêteté
Hors de la pornographie, des films de romance aux rape & revenge movies macabres en passant par un érotisme léger souvent dépeint dans le cinéma, il y a aussi des œuvres plus directes, plus honnêtes, sur la sexualité. De l'orgasme fantasmé à la réalité d'une sexualité en constante évolution, souvent maladroite, parfois drôle, et bien évidement consentie. Ces moments de partage et de plaisir ont aussi leurs représentations dans des séries aussi bien déjantées qu'originales ! Et n'oubliez pas de garder l'esprit ouvert...
Ebola Syndrome, quand l’humanité est le virus
On pourrait penser que les films de la catégorie III ne sont que des simples films d’exploitation, tournés avec trois francs six sous et sans aucune finesse artistique que ce soit au niveau de la mise en scène, de l’écriture ou bien de la profondeur des personnages. Toutefois, il est nécessaire de réviser une bonne fois pour toute une telle approche du cinéma hongkongais qui, on ne va pas se le cacher, regroupe un vaste ensemble de films aussi gores que subversifs au sein de cette catégorie III.
Mother’s Day et les plaisirs du cinéma fait maison !
Il y a quelque chose dans Mother’s Day qui fait qu’on est obligé·e d’y revenir pour plusieurs visionnages. Car oui, Mother’s Day c’est l’emblème de ce cinéma qui reste coincé le cul entre deux chaises en plein année 1980, phase de transition entre un cinéma nihiliste aux productions sombres et pessimistes et une volonté d’apporter un grain de folie nouveau chez les jeunes réalisateurs. Parmi ces dernier, Charles Kaufman, frère de Lloyd Kaufman (coucou Troma Entertainment) nous bricole ici un gentil petit survival qui emprunte sans vergogne, mais avec intelligence dans les classiques du slasher et des œuvres les plus trash possibles (pour l’époque). Ainsi Mother’s Day se révèle un mélange judicieux entre la folie redneck de Massacre à la Tronçonneuse, et le cadre bucolique et forestier de Vendredi 13.
Deathrace 2000, courses kitch et héritage
Nous sommes en l’an 2000, les États-Unis sont devenus une sorte de dictature, renfermée sur elle-même, dirigée par "Mister President". Un homme mystifié qui a décidé en 1979 suite à un krach mondial de mettre en place un nouveau sport, une sorte de jeu du cirque modernisé. Cinq duos sont au volant de cinq voitures et devront traverser les États-Unis en trois étapes, mais attention ! Tous les coups sont permis, et arriver premier ne fait pas forcément de nous le·la gagnant·e de l’épreuve. Non, il existe un système de points, que l’on rapporte en tuant des citoyen·ne·s sur la route, et selon son sexe ou sa catégorie d'âge, il rapporte plus ou moins de points. Nous voilà tombé·e·s dans une version adulte d’un cartoon bien connu…
Luz: The Flower of Evil et l’aliénation psychologique
Le cinéma de genre colombien s’il n’est certes pas le pan le plus connu dans le monde du septième art ne doit pas pour autant être pris à la légère, Luz: The Flower of Evil (2020) nous le démontre parfaitement à travers ses approches thématiques profondes et le soin minutieux de sa réalisation. Réalisé par Juan Diego Escobar Alzate qui signe ici son premier long-métrage qui dévoile de nombreux atouts !
Tideland : Jeliza-Rose au pays des horreurs
Adapté du roman homonyme de Mitch Cullin, le film raconte l'histoire d'une petite fille qui, après le décès de ses parents, se retrouve livrée à elle-même et à son univers débordant d'imagination.
Terry Gilliam nous livre ici sa création la plus représentative et personnelle, pas toujours pour de bonnes raisons.
M.F.A., une serial killeuse contre la culture du viol
Natalia Leite (à la réalisation) et Leah McKendrick (au scénario) nous offrent M.F.A. (2017), une petite perle horrifique et engagée qui explose certains codes du rape & revenge. Tandis que le genre du "viol et vengeance" se contente habituellement de montrer le triomphe de la revanche d'une femme sur son ou ses violeurs, M.F.A. va plus loin en nous proposant la transformation psychologique d'une protagoniste timide et réservée érigée peu à peu en une véritable justicière psychopathe. Elle ne s'arrêtera pas au meurtre (accidentel) de son agresseur et sombrera vers une vague d'assassinats de tous les violeurs qui ont le malheur de croiser sa route. Refusant son statut de victime, devenant alors une survivante d'agression sexuelle, Noelle se change en une tueuse accomplie, furtive et organisée.
Voyage au bout de l’enfer, ou la communauté à l’épreuve
Le 9 avril 1979, lors de la 51e édition de la cérémonie des Oscars, John Wayne remet au réalisateur Michael Cimino l'Oscar du meilleur film pour The Deer Hunter (Voyage au bout de l'enfer). Au-delà de la remise du prix proprement dite (le film décrochera par ailleurs quatre autres Oscars), c'est un passage de relais qui s'opère sur la scène du Dorothy Chandler Pavillon ce soir-là, celui de l'ancien au Nouvel Hollywood, dont Voyage au bout de l'enfer constitue incontestablement l'acmé. Michael Cimino, cinéaste démiurge et mégalomane, aura ainsi réalisé le plus grand film de ce mouvement cinématographique, tout en mettant en scène en 1980 celui qui l'enterrera définitivement (Heaven's Gate ou La Porte du paradis). Mais ceci est une autre histoire... Pour l'heure, revenons à Voyage au bout de l'enfer, chef-d'œuvre à la puissance émotionnelle, thématique et formelle phénoménale.
20 histoires de séquestration à l’écran
Enfermements possessifs, séquestrations morbides ou encore délires sadomasochistes, le cinéma regorge de films de torture psychologique et physique en tout genre ! Parfois purement brutaux et gores comme dans le torture porn, à mi-chemin avec l'érotisme des pinku-eiga nippons ou encore jouissifs dans le rape & revenge, ces œuvres nous invitent dans un univers où la violence est reine.
German Angst, la mort comme obsession
Film à sketchs réalisé en 2015, German Angst parle de la mort mais sans aucunes poésie ou autres douces allégories. Ici, la mort se veut violente, brute et sans concession. On peut y voir les troubles et les traumas de gens désabusés, psychotiques.
Serial Blogueuse, des critiques qui font péter les plombs !
Serial Blogueuse (Ivo Van Aart, 2019) nous entraine dans un scénario original et sanglant qui mêle humour noir et critique sociale. Le récit met en scène une pigiste du nom de Femke Boot qui peine à rédiger des articles sans recevoir des messages injurieux ainsi que de menaces de mort sur les réseaux sociaux. Ne réussissant plus à se concentrer sur ses chroniques, la femme se met à alors à se renseigner sur les profils des haters et perd peu à peu pied. Et bien qu'elle soutient corps et âme la liberté d'expression de sa fille lycéenne, Femke accumule de la frustration qui explose un beau jour en mode American Psycho. Le film alterne entre comédie cynique, psychose et meurtres déjantés tout en présentant le quotidien d'une famille recomposée évoluant dans le domaine de l'écriture, la suffisance d'une éditrice en chef complétement déconnectée des souffrances de sa rédactrice et une armée de haters fachos et sexistes qui poussent à bout. Serial Blogueuse est un thriller au féminin tantôt gore tantôt dramatique qui montre une spirale de violence sans fin, une vengeance interdite mais qu'on peut concevoir comme légitime face à ces trolls agressifs se prenant pour des spécialistes.
Spike Lee, un cinéaste controversé (Régis Dubois, 2019, LettMotif)
Spike Lee, un cinéaste controversé est un livre de Régis Dubois édité par LettMotif éditions. C’est la première monographie consacrée au cinéaste afro-américain newyorkais. L’auteur nous plonge dans la carrière d’un des plus importants réalisateurs américains de l’ère moderne à travers un récit chronologique passionnant à l’écriture fluide et dynamique. Un livre qui vient combler un manque inacceptable dans la bibliographie française consacrée au cinéma.
A Classic Horror Story, lorsque la réalité dépasse la fiction
Cinq personnes décident de covoiturer à bord d’un van pour se rendre en Calabre : Fabrizio, un blogueur réalisant des vidéos, Élisa, une étudiante sur le point d’avorter, Sofia une magnifique blonde auto-entrepreneuse, accompagnée de Mark son petit ami anglais et Riccardo, un médecin quadragénaire luttant pour sauver sa famille au bord de la rupture. Le voyage est bercé par des rires et des anecdotes jusqu’à la tombée de la nuit. Se rapprochant de plus en plus de leur but, une sortie de route va leur faire perdre le contrôle du véhicule, mais également de leur vie. Après avoir repris leur esprit, nos cinq protagonistes vont se trouver coupé.e.s du monde au milieu de nul part, avec comme seul repère, une petite maison en bois perdu dans la forêt, qui est en fait le siège d’une abominable secte. La descente aux enfers va alors commencer pour nos voyageur·se·s qui vont se retrouver acteurs et actrices d’un film d’horreur grandeur nature, dépourvu de tout effet spécial. Vous l’aurez donc compris, le sang qui coulera sur nos écrans sera bel bien celui d’un·e des personnages.
Fresh, des escalopes de femmes au menu
Disponible sur Disney +, Fresh (2022) est un thriller américain écrit par Lauryn Kahn et réalisé par Mimi Cave. Avec son harmonieux acting entre improvisation et dialogues écrits, le film nous balance dans la mésaventure sanglante de Noa. La jeune femme cherche à rencontrer l'amour via des applis de rencontres. Désespérée par les dick pics et ses dates avec les misogynes habituels, Noa fait finalement la rencontre de Steve, un homme charmant et drôle qu'elle croise au supermarché du coin. Le feeling passe bien, la discussion s'annonce intéressante. Iels se donnent alors rendez-vous et finissent dans une belle maison éloignée de la ville que l'homme utilise pour son travail. Une soirée romantique s'offre alors au duo et iels entament une relation amoureuse. L'alchimie entre Daisy Edgar-Jones et Sebastian Stan fait de cette première partie de film, une comédie romantique qui aurait pourtant pu se montrer adorable. Le générique apparait ainsi au 1/3 de l'œuvre et on sait qu'il y a un HIC. C'est bien trop beau pour être vrai ! Très rapidement, le film change de ton. Noa se rend compte qu'elle a été droguée et s'effondre sur son partenaire. D'une façon terriblement violente, la femme va se rendre compte que Steve n'est pas le mec cool qu'elle espérait. Enchainée dans un sous-sol lumineux et minimaliste, Noa apprend de la bouche de son ancien amant qu'il va littéralement la bouffer. Le boulot du mec ? Découper (exclusivement) des femmes pour des blindax aux appétits cannibales et aux fantasmes assez particuliers afin d'en envoyer des morceaux sous vide aux quatre coin du monde. Parfois comiques, des dialogues d'un naturel déroutant viendront alors ajouter du réalisme à cette situation si improbable. Fresh bascule si rapidement dans le thriller horrifique aux étapes de plus en plus sanglantes et malaisantes qu'il explose comme une bombe au visage.
Matar a Dios, une comédie familiale explosive
Dans la même veine que Dogma (Kevin Smith, 1999), Matar a Dios est une comédie fantastique mettant en scène un couple dysfonctionnel constitué de Carlos, un mari jaloux et machiste avec sa femme Ana qu'il soupçonne de le tromper. L'homme s'énerve contre sa épouse après avoir découvert un message tendancieux envoyé par son patron. Une phrase qui lui restera d'ailleurs au travers de la gorge durant toute son incroyable soirée. Dans une maison rurale et isolée louée pour le Nouvel An, le duo attend la venue de deux autres convives : Santi, le frère de Carlos, suicidaire depuis sa rupture avec sa femme, partie avec un homme plus jeune ; et leur père, désabusé et récemment veuf, qui tente de profiter au mieux de la vie préférant utiliser son argent afin de payer des escort girls pour lui tenir compagnie que de prendre ses médicaments pour le cœur. La soirée commence déjà tendue tant Carlos se montre insupportable avec son entourage mais l'apparition soudaine d'un étrange invité dans les chiottes de la demeure vient ajouter un élément perturbateur à l'histoire...
Cosmetic DNA, un rape & revenge bien déluré !
Film japonais réalisé par Kenya Okubo en 2020, Cosmetic DNA nous conte l'histoire d'Ayaka, étudiante en arts et escort girl la nuit, qui subit une agression sexuelle de la part de Kunjima, un réalisateur de films paumé. L'appâtant en lui proposant un rôle dans son "prochain" film, il décroche un rendez-vous avec la jeune femme et en profite pour mettre du GHB dans son verre. Ayaka se retrouve en profonde détresse psychologique mais elle fera bientôt la rencontre de deux autres femmes, Satomi et Yumi avec qui elle pourra partager ses souffrances mais aussi sa vengeance...
Violation, un rape & revenge choc
Violation (2020) est un film d'horreur canadien réalisé par Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli primé au Toronto International Film Festival ainsi qu'au Sundance Film Festival. La thématique puissante de ce long-métrage en fait une œuvre d'horreur qui mêle effondrement psychologique et vengeance. Madeleine Sims-Fewer au double-rôle de réalisatrice et d'actrice nous offre un rape & revenge fort en émotions qui retrace l'histoire de Miriam, une femme au bord du divorce, à la recherche d'une catharsis suite à son viol perpétré par son beau-frère, Dylan.
Le Bal des folles, la psychiatrie au service du patriarcat
Film français réalisé par Mélanie Laurent, Le Bal des folles (2021) est tiré du roman éponyme de Victoria Mas publié en 2019. Ce drame quasi-historique croise des horreurs psychologique, médicale et surnaturelle avec des thématiques féministes et la remise en cause de ce qu'on pourrait appeler "une psychiatrie patriarcale". L'histoire nous plonge dans une France des années 1880 dans laquelle la Femme n'avait que peu de droits et dont la vie était dictée par leur père, leur époux ou leur frère. Dépendant ainsi d'un membre masculin de leur famille, les femmes étaient muselées et obligées de suivre les règles et les clichés habituellement imposés au genre féminin. Eugénie est une jeune femme souriante, bienveillante et passionnée de lecture et d'ésotérisme. Son attitude rebelle lui vaut parfois d'être rappelée à l'ordre par son père, en bon patriarche "dévoué" à sa famille espérant que sa fille puisse faire un beau mariage au plus vite, mais Eugénie cherche les mêmes droits que son frère dont elle est très proche. La femme possède également un don étrange qu'elle garde secrètement pour éviter de se faire interner. Elle a la capacité de voir et d'écouter les fantômes...
6 autres films à voir absolument sur Shadowz !
Suite de notre Top 6 consacré aux films diffusés sur Shadowz, la plateforme de screaming. Entre rednecks espagnols, Home invasion hyper violent, tortionnaire nazi, démon dévoreur d'humain·e·s, adepte de VHS de rencontre et infirmière toxicomane, les soirées de cinéma promettent d'être plus qu'excitantes !
Nanno (Girl from nowhere), la Dame du karma
Girl from nowhere (Kongdej Jaturanrasamee, 2018) est une série de genre thaïlandaise qui nous conte l’histoire d’une mystérieuse jeune femme du nom de Nanno. Passant d’un lycée à l’autre, Nanno a la fâcheuse tendance de foutre le bordel. Malicieuse et amusée, elle dévoile les mensonges et les méfaits de ses camarades et des individus qu’elle croise. Violente et dérangeante, cette série passionne par le personnage de la sublime Nanno et pour ses remises en question systématique de la morale, du désir, de la vérité et du bonheur. Teintée de la culture bouddhique dont elle est issue, Girl from nowhere reprend des thématiques culturelles propres à l'animisme thaïlandais.
8 films musicaux qui rock
Envie de chanter le cinéma ?
Horreur et Politique : EC Comics, à l’origine du mal
En 1968, alors que les États-Unis sont en train de vivre un tournant historique avec le mouvement de lutte pour les droits civiques, un certain George A. Romero réalise La Nuit des morts-vivants[1], un « petit film » tourné à Pittsburgh, loin de la puissante Hollywood et qui donne le premier rôle à un acteur afro-américain. Ainsi, quelques années après que le système des Studios, alors aux abois, s’est jeté pour pouvoir continuer à exister dans les bras d’une nouvelle génération de cinéastes abreuvé.e.s de films d’auteur.e.s européen.n.e.s[2], le cinéma d’horreur américain et avec lui tout le cinéma d’horreur mondial viennent d’entamer leur propre révolution. À partir de La Nuit des morts-vivants, le cinéma d’horreur américain sera beaucoup plus politique, engagé et sanglant. Et, un des points communs que partagent un grand nombre de ces cinéastes de films d'horreur[3] est celui d’avoir été des lect.eur.rice.s assidu.e.s des comic books[4] édités par EC Comics, l'éditeur américain de bandes dessinées connu mondialement pour avoir, au début des années 50, publié des récits mêlant horreur et discours social mais aussi pour être à l'origine de la série télévisée Les Contes de la Crypte.
Shōjo kakumei Utena, une animation allégorique et surréaliste sur les thématiques de trans-identité et de révolution sociale !
Utena, la fillette révolutionnaire (少女革命ウテナ ou Shōjo kakumei Utena) est une série d'animation nippone de 39 épisodes (Studio J. C. Staff, Kunihiko Ikuhara, 1997) doublée d'un film d'animation, Apocalypse de l'adolescence sorti en 1999. Son succès au Japon et ailleurs a aussi permis la création d'un volume one-shot sur l'histoire du film, d'un opéra de type takarazuka ainsi qu'un jeu sur console Saturn.
Star Trek: Picard, une Fédération qui glisse lentement dans le déni – avis de l’épisode 2
Après la chronique sur le premier épisode de cette nouvelle série tant attendue qui donne (enfin) un aperçu du futur de l’univers de Star Trek, le bilan n’est pas très positif ! Non pour la série en elle-même, qui se montre innovante et dynamique, mais pour les valeurs prônées par la Fédération qui sont malheureusement bafouées à chaque seconde. Le seul petit espoir qu’il restait pour le futur de l’humanité a volé en éclats lors du visionnage de ce deuxième épisode de Star Trek: Picard...
3 œuvres de l’audiovisuel cyberpunk
Sous-genre de la science-fiction, le cyberpunk nous apporte son lot de machines dotées d’une conscience, de machiavéliques corporations capitalistes dominant la planète, de transhumanisme et de théories philosophiques sur la réalité et l'avenir de l'humanité. Plutôt d’actualité comme thématiques…
5 mamans psychopathes au cinéma [Spécial fête des mères]
Pour passer une joyeuse fête des mères, voici une petite sélection des 5 mamans les plus attentionnées (ou pas) du cinéma.