Anders Thomas Jensen montre depuis maintenant plusieurs années qu’il est un réalisateur accompli, qui est capable de réaliser des œuvres aux thématiques variées et à la portée émotionnelle forte, tout en divertissant un public large. Avec Les Bouchers verts, notre cinéaste met toute son âme dans une comédie noire aussi bouleversante qu’hilarante. Avec un casting aux petits oignons porté par le divin Mads Mikkelsen qui ici nous montre comment le cinéma peut vieillir le plus jeune des hommes avec une calvitie, et Nikolaj Lie Kaas, incarnant un apprenti boucher rebelle, abimé par la vie et les tragédies familiales. N’oublions pas également de mentionner Ole Thesthrup, qui impose son charisme de manière ponctuelle à chacune de ses apparitions à l’écran (ceux et celles ayant regardé la série Borgen sauront de quoi je veux parler).
Le Maudit Festival de Grenoble, effroi à la capitale des Alpes
Attention, attention, fans de l’étrange et du macabre, votre seigneur se remet à utiliser sa plus belle plume pour vous présenter cette fois un évènement majeur du cinéma qui se déroule au sein de la capitale des Alpes, je parle bien entendu du Maudit Festival. Pendant 7 jours, les mordu·e·s de cinéma de genre ont pu se retrouver afin de partager leur passion commune pour le sang, la tripaille et les hurlements de douleur. Véritable institution, car il faut le reconnaitre : le Maudit Festival existe depuis bien longtemps, l’aventure débute en 2008 avec l’initiative de Karel Quistrebert, qui souhaite « mettre en lumière à Grenoble cet univers cinématographique mal aimé et méconnu aux innombrables facettes ». La première édition a lieu en 2009 et au fur et à mesure des rendez-vous, le public se fait de plus en plus nombreux si bien qu’aujourd’hui on peut aisément dire que la Maudit Festival a réussi à s’imposer au sein de la métropole grenobloise. Après quelques difficultés liées à la pandémie, le festival est de retour pour notre plus grand plaisir ! Cette édition fut l’occasion comme à l’habitude de nous partager des œuvres emblématiques, marquantes, rares, et d’une beauté ainsi que d’une violence peu commune, un bon moment de passion et de bonne humeur avec un public qui sait faire vivre son cinéma et entretenir son régal pour les yeux. L’agréable particularité du Maudit Festival, qui vient rajouter un peu de piquant dans la programmation réside justement dans l’organisation thématique de ses différentes soirées. En outre à chaque jour, son petit focus en particulier : séance ciné-club, soirée Art House, la soirée où tout peut arriver, séance découverte, séance de minuit, soirée Grindhouse, bref vous l’aurez compris il y’en a pour tous les goûts, de quoi ravir les plus pointilleux·ses !
Avatar : l’encyclopédie de Huginn & Muninn, voyage dans le monde des Na’vi
Aujourd’hui Three Mothers Films revient pour parler encore une fois d’Avatar, la voie de l’eau, non pas du film en lui-même mais plutôt de la fabuleuse encyclopédie parue aux éditions Huginn & Muninn en 2022. Les fans du deuxième film et de la saga en général peuvent se réjouir étant donné qu’il s’agit ici d’un merveilleux ouvrage à placer dans sa bibliothèque de cinéphile. Commençant par une préface de Sigourney Weaver, on se rend vite compte que l’encyclopédie est à la hauteur des attentes des fans de la saga Avatar. Tout d’abord, il est utile de préciser que l’ouvrage en lui-même est magnifique, à l’image de l’ensemble du catalogue de Huginn & Muninn. On navigue de manière fluide entre les 130 pages de ce petit bijou richement illustré et avec une profusion de détails plus que complets. Loin d’être une encyclopédie basique qui se contente juste de nous raconter des détails de tournages de films ou bien de résumer l’ensemble de l’œuvre, Huginn & Muninn fait le choix de s’entourer de l’équipe du film pour peaufiner sa rédaction. Ainsi on se retrouve face à un livre qui constitue le must have pour tous les fans de Na'vi. Au travers de la lecture, on découvre (voir on redécouvre pour certain·e·s) le monde complexe et fourni de James Cameron, en 7 chapitres qui proposent d'apporter de nombreuses connaissances sur la famille Sully, le clan Omatikaya, la RDA, le programme Recom , le clan Metkayina et bien d’autres.
Gliitch, le bug sous toutes ses formes
Je tiens à le dire tout de suite, je ne suis pas un énorme fan en général de ce sous-genre qu’est le found footage, simplement par pur affinité artistique mais aussi selon mes goûts. Loin de moi l’idée de faire mon fermé d’esprit bien entendu, j’ai tout de même regardé pas mal de films dans cette veine-là, que ce soit les [•REC], Blair Witch, VHS et autres joyeuseté du genre. Lorsque j’ai entendu parler de Night Shot (Hugo König, 2018), diffusé en exclusivité sur Shadowz, je me suis jeté dessus assez rapidement. Il faut dire que le postulat de base était alléchant : une production française indépendante menée par un réalisateur créatif nous proposant comme film un unique plan séquence. Si le film n’est pas exempt de défaut, force est de constater que le défi lancé par ce réalisateur fut à la hauteur du résultat : une ambiance oppressante au possible, une atmosphère glauque qui fonctionne tant le sanatorium fut utilisé dans toute sa complexité en termes de mise en scène. Il faut dire que mon excitation fut assez grande lorsque l’on m’a proposé de découvrir pour Three Mothers Films, le tout nouveau travail de Hugo König, intitulé Gliitch. On est ici encore face à une production quasiment indépendante, avec une approche cette fois-ci différente. Adieu l’unique plan séquence, le réalisateur revient cette fois-ci avec une nouvelle approche technique au travers d’une mise en scène plus « classique » : l’exploration du glitch, phénomène audiovisuel au travers duquel Hugo König va y insérer une dimension psychologique.
L’Étrange Festival de Clermont-Ferrand, un évènement arverne sanglant et jouissif
Il faut le dire, le cinéma de genre français ne s’est jamais aussi bien porté que depuis ses dernières années, on assiste en outre à une myriade de nouveaux festivals tous aussi intéressants les uns que les autres, rassemblant des milliers de fans venu·e·s célébrer le cinéma de l’outrance, de l’interdit, de la transgression, mais surtout de la liberté. La cité arverne de Clermont-Ferrand ne fait pas exception à la règle car avec le très célèbre Festival du court métrage vient s’ajouter depuis maintenant 5 ans un événement qui attire de plus en plus de public à chaque édition : L’Étrange Festival (à ne pas confondre avec le festival du même nom qui se déroule sur Paris !). Ce tout jeune festival a fêté tout récemment, durant le mois de novembre, sa cinquième édition, qui fut un succès plaisant comme ont pu le confirmer les organisateurs de l’association « La Boite Noire » en charge de ce festival ! Et il faut le préciser, quelle édition ! Cette année, les amateurs et amatrices de frissons et d’émotions ont pu profiter d’une sélection de films pendant 6 jours, du 11 au 17 novembre ! La semaine fut bien remplie en termes de propositions horrifiques, entre vieux souvenirs, nouveautés dérangeantes et propositions artistiques déroutantes, l’Étrange Festival nous a fasciné·e·s, surpris·es mais surtout touché·e·s ! Au cours de la semaine, Three Mothers Films a pu assister à une programmation minutieusement choisie et brillante de par son éclectisme.
Léo Pons, autopsie d’un jeune réalisateur passionné
J’avais précédemment sorti un article sur le court métrage de Léo Pons, intitulé Le Buron. Comme beaucoup de personnes ont apprécié l’article et ont découvert un tout jeune réalisateur, je me suis dit qu’il serait intéressant de poser à ce nouveau cinéaste rempli de talents quelques questions afin d’en savoir plus sur son parcours, ses aspirations mais aussi sur l’envers du décor de son dernier court-métrage !
Ebola Syndrome, quand l’humanité est le virus
On pourrait penser que les films de la catégorie III ne sont que des simples films d’exploitation, tournés avec trois francs six sous et sans aucune finesse artistique que ce soit au niveau de la mise en scène, de l’écriture ou bien de la profondeur des personnages. Toutefois, il est nécessaire de réviser une bonne fois pour toute une telle approche du cinéma hongkongais qui, on ne va pas se le cacher, regroupe un vaste ensemble de films aussi gores que subversifs au sein de cette catégorie III.
Le Buron, un zoom horrifique sur le folklore auvergnat
Si le nom de Léo Pons ne vous dit rien, il est bon de rafraîchir la mémoire en ce début d’article aux quelques retardataires. Il est principalement connu pour avoir réalisé Le Hobbit du Cantal, œuvre certes parodique mais néanmoins très sérieuse et professionnelle sur la trilogie de Peter Jackson, en remplaçant la Terre du Milieu par l’Auvergne. Cette première aventure dans le monde du cinéma lui vaudra une petite reconnaissance en France ainsi qu’au sein de sa région natale, et même les éloges d’Elijah Wood lui-même.
Mother’s Day et les plaisirs du cinéma fait maison !
Il y a quelque chose dans Mother’s Day qui fait qu’on est obligé·e d’y revenir pour plusieurs visionnages. Car oui, Mother’s Day c’est l’emblème de ce cinéma qui reste coincé le cul entre deux chaises en plein année 1980, phase de transition entre un cinéma nihiliste aux productions sombres et pessimistes et une volonté d’apporter un grain de folie nouveau chez les jeunes réalisateurs. Parmi ces dernier, Charles Kaufman, frère de Lloyd Kaufman (coucou Troma Entertainment) nous bricole ici un gentil petit survival qui emprunte sans vergogne, mais avec intelligence dans les classiques du slasher et des œuvres les plus trash possibles (pour l’époque). Ainsi Mother’s Day se révèle un mélange judicieux entre la folie redneck de Massacre à la Tronçonneuse, et le cadre bucolique et forestier de Vendredi 13.
Luz: The Flower of Evil et l’aliénation psychologique
Le cinéma de genre colombien s’il n’est certes pas le pan le plus connu dans le monde du septième art ne doit pas pour autant être pris à la légère, Luz: The Flower of Evil (2020) nous le démontre parfaitement à travers ses approches thématiques profondes et le soin minutieux de sa réalisation. Réalisé par Juan Diego Escobar Alzate qui signe ici son premier long-métrage qui dévoile de nombreux atouts !
Wrinkles the Clown : le clown, ciment de nos peurs modernes ?
Avec Wrinkles the Clown (2019), Michael Beach Nichols nous offre un faux « faux documentaire » sur une figure controversée, suscitant moult émotions : celle du clown. On aurait pu s’attendre à un énième film d’horreur sur cette créature mais il n’en est rien, la piste d’une mise au point et d’une déconstruction du clown étant privilégiée par son réalisateur.... Lire la Suite →
Saint Maud : la mystique au service de « l’elevated horror » ?
S'il y a bien un film que les fans de cinéma de genre attendaient avec impatience et qui suscitait les passions sur les différentes webzines horreur, ce fut bien Saint Maud (2019). Financé par Film4 Productions ainsi que la British Film Institute, réalisé par Rose Glass et distribué par là par la fameuse filiale A24, connue pour ses films complexes voire carrément arty, Saint Maud fera en France l’objet d’une véritable malédiction divine : dates de sorties dans les salles obscures repoussées plusieurs fois pour cause de pandémie lié au COVID-19, pour se voir finalement totalement annulé étant donné la date de réouverture des cinémas au sein de l’Hexagone. L’attente fut donc pour moi très longue avant de découvrir ce film aux nombreuses promesses et au grand potentiel artistique. Le premier visionnage fut une frustration pour moi tant la déception était grande, cependant un deuxième regard porté sur le film quelques jours avant d’écrire cet article m’a permis de l’approcher sous un nouvel angle, et de l’apprécier à sa juste valeur. Préparez-vous car nous allons embarquer dans un merveilleux voyage vers la grâce divine !
Lords of Chaos, des idées et du sang derrière le corpsepaint
Le black metal, en voilà un sujet rempli de tabous et de légendes toutes plus flippantes les unes que les autres qui feraient pâlir cette bonne vieille Vierge Marie ! Toutefois quand l'idée vient à un réalisateur d'en faire ce que l'on pourrait qualifier un biopic, une question reste en suspens : peut-on retranscrire une telle aura de mystère et de provocation sans toutefois dénaturer les faits ? Eh bien à cette question je ne pourrais ni y répondre affirmativement ou négativement !