Archivi gialli III

La Môme aux dollars

Ange ou démon ? Ceux qui sont encore là pour en parler vous diront que c’est un ange. Quand un homme hurle sur une femme en pleine rue, la jeune fille s’approche du duo offrant une rose à la femme et quelques dollars à l’homme. En échange de la rose elle ne demande qu’un sourire mais en échange de l’argent elle veut que l’homme disparaisse. Même si elle n’obtient pas toujours un sourire, l’homme lui ne refait jamais surface, non qu’elle soit très persuasive mais la liasse qu’elle tend est en réalité un baiser de la mort. Celle que beaucoup connaissent sous le nom de « la môme aux dollars » est en réalité à la tête d’un réseau de vente d’organes. Un démon au visage d’ange qui au hasard d’une ballade peut faire de vous sa prochaine marchandise.

Le Boeing décolle à seize heures

Le temps s’est arrêté dans cet aéroport abandonné, pas un bruit, pas un mouvement, l’atmosphère est lugubre. Le lieu, perdu au milieu de nulle part, est oublié des hommes depuis des dizaines d’années. Au milieu de l’après-midi, un cliquetis brise le silence et, sur le tableau des départs, l’annonce d’un vol apparaît. Le vol n’a aucune destination et décollera à 16 h. Un brouhaha commence à s’élever dans le hall comme si l’endroit prenait vie. Une foule fantomatique se dirige bruyamment vers la porte d’embarquement. Un groupe dense composé de personnes diverses que ce soient des hommes d’affaires, des vacanciers en chemise à fleurs et des enfants. Tous avancent lentement, le regard braqué face à eux et le visage sans expression. À mesure qu’ils avancent, leurs yeux se remplissent de larmes et des cris d’horreurs se font entendre pourtant ils entrent tous les uns après les autres dans le long couloir qui les mènent à l’avion. 16 h pile, comme tous les ans depuis le crash du vol CH985, le Boeing décolle vers la mort. Pendant que l’appareil s’éloigne, et que le bruit de ses réacteurs ne devient qu’un sinistre souvenir, le silence retombe sur l’aéroport. La vie a disparu et le lieu attendra, sans bruit, le retour de cette macabre boucle éternelle.

Les Nuits de l’épouvante

À Nirvalia, chaque année, lorsque la pleine lune tombe un jeudi, des hurlements de terreur s’échappent de la forêt bordant la ville. Durant une nuit entière le silence n’a plus sa place. Ces évènements sont connus par les habitants comme « Les Nuits de l’épouvante » et une légende raconte que quiconque pénètre dans la forêt durant les cris n’en ressortira jamais. Depuis quand tout cela à commencer ? Nul ne le sait et de mémoire on ne se souvient pas d’avoir vu quelqu’un·e pénétrer la forêt durant ces moments-là. C’est peut-être pour cela, ou par esprit de défiance, qu’un groupe de cinq jeunes gens s’aventura dans l’obscurité des arbres en direction de l’origine du vacarme. Au matin le calme était revenu et les corps des jeunes furent retrouvés à la lisière de la forêt. Ils étaient encore en vie et furent immédiatement conduits à l’hôpital. Il fallut plusieurs jours pour qu’ils se réveillent et que les médecins constatent la gravité de leur état. Trois d’entre eux étaient devenus catatoniques ; un autre, plongé dans la folie, répétait des paroles incompréhensibles et le dernier était revenu dans un état normal mais son visage était bloqué dans un sourire étrangement gênant. Il fallut attendre plusieurs mois avant une nouvelle « nuit de l’épouvante », mois durant lesquels l’état des jeunes n’évolua pas. Lorsque les premiers cris s’échappèrent de la forêt, l’asile psychiatrique subit l’assaut de quatre patients qui s’attaquèrent à toutes les personnes présentes pendant qu’à l’autre bout de la ville un jeune homme au sourire démoniaque achevait le dernier membre de sa famille. La légende disait vrai, durant les évènements, aucun être vivant ne ressort de la forêt… seuls les démons en sortent.