En 1933, L’Homme invisible aka The Invisible Man de James Whale sort sur le grand écran tandis que Norman Z. McLeod adapte, pour la troisième fois en film, Alice au pays des merveilles. Au Japon, Yasujirô Ozu nous offre Une femme de Tokyo, un drame social poignant, mais c’est aussi la date de sortie de trois films fantastiques dont on va vous parler aujourd’hui !
La Llorona aka La Pleureuse
(Ramon Peon, 1933)

Film mexicain réalisé par Ramon Peon, La Llorona (La Pleureuse en français) nous plonge dans la légende de ce spectre bien connu en Amérique Latine.
Malheureusement, le film pêche sur plusieurs points. Cela n’est aucunement dû à son âge car combien de chef-d’œuvre (dont la liste serait beaucoup trop longue à énumérer) sont encore de nos jours revus avec grand plaisir. Non, le film a tout d’abord le gros défaut d’être lent. Là où dans certains métrages, la lenteur amène de la langueur et apporte une forme de poésie, ici il en est aucunement question. Les acteurs et actrices ne dégagent aucun charisme, leur jeu est plat et ennuyeux et malgré une courte durée (1h09), le film traîne clairement en longueur.
Ceci est dommage car un soupçon d’ambiance et surtout d’implication du casting aurait apporté une plus-value à l’ensemble. Reste de bons instants (le spectre des défunt·e·s sortant du corps et pleurant d’une longue plainte) mais cela s’arrêtera à ça. Mis à part le couple principal, le reste du casting n’est vraiment pas indispensable et de ne pas les inclure au récit n’aurait pas eu d’incidence sur celui-ci.
La Llorona reste une œuvre à découvrir si l’on est curieux mais il ne laissera pas une trace mémorable et durable dans les esprits après visionnage.
The Ghoul aka Le Fantôme vivant
(T. Hayes Hunter, 1933)

Réalisé par T. Hayes Hunter, The Ghoul (Le Fantôme vivant pour la version française) raconte l’histoire de Monsieur Morlant, désirant après sa mort revivre et accéder à la vie éternelle grâce à un bijou, La Lumière éternelle. Ses héritiers se rendront dans son manoir mais des gens sans scrupule désirent mettre la main sur ce joyau.
Mêlant l’épouvante et la comédie, The Ghoul est surtout appréciable de part sa photographie, réalisé par Günter Krampf, qui a travaillé avec Murnau. D’ombres et de lueurs blanche, il impose une atmosphère lugubre et macabre au décor du manoir. Clairement le point fort du film, l’ambiance frôle le macabre grâce à l’interprétation de Boris Karloff, que l’on ne voit pourtant quasi pas pendant toute la durée du métrage. Mais chacune de ses apparitions fait froid dans le dos, amplifié par un maquillage saisissant où sa peau est parcheminée, presque pourrie.
La comédie se fait discrète, par petites touches notamment via deux personnage, Miss Kaney et Ahmoud, respectivement une amie d’un des héritiers et un Égyptien voulant mettre la main sur le bijou. cela apporte une petite bouffée d’air dans un ensemble mortifère.
Quand on pense à la filmographie de Boris Karloff, The Ghoul ne sera peu voire même jamais cité car il ne fait pas partie des joyaux de sa grande et longue carrière mais cela n’empêche pas qu’il reste un film sympathique à voir, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de revoir cet immense acteur qui lui, n’aura pas besoin d’un artefact pour être immortel dans le cœur des fans.
King Kong
(Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, 1933)

Réalisé par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, King Kong est à classer d’entrée de jeu comme un des plus grands films fantastiques de tout les les temps.
Mariant l’aventure au fantastique, il n’est point nécessaire de raconter l’histoire de ce mythe cinématographique tant ce film a une aura culte. Que ce soit les cinéphiles aguerri·e·s ou le public curieux, l’évocation du nom de King Kong fait apparaître d’emblée des images.
L’image de La Belle et la Bête s’impose en une sorte de revisite du mythe dans un cadre contemporain. Kong, maître absolu de Skull Island, tombe amoureux de la Belle (magnifique et sublime Fay Wray) mais les rôles s’inverse car la Belle tuera la Bête car l’humain·e est ainsi fait·e. Fait·e de rage et de peur, détruisant tout, jusqu’à cette beauté pure qu’était l’amour qui animait un être doux.
Tout a été dit sur ce chef-d’œuvre intemporel et pourtant, tout reste à dire. Cela démontre la puissance et la charge émotionnelle d’une œuvre qui devient autre chose, qui surpasse le mot film pour devenir autre.
S’il y a des retardataires qui n’auraient toujours pas vu King Kong, foncez sans hésiter car vous vivrez une des plus belles expériences de votre vie !
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