10 autres films à (re)découvrir sur Freaks On !


Le Couvent de la bête sacrée aka 聖獣学園

(Norifumi Suzuki, 1974)

by Syneha

Le Couvent de la bête sacrée est un film japonais de la Toei qui met en scène les mésaventures de Maya (Yumi Takigawa), une jeune femme enquêtant sur ses origines. Portant autour du cou une croix héritée de sa mère, anciennement nonne, elle s’infiltre dans cette mystérieuse structure religieuse afin de découvrir la vérité. Au sein du couvent du Sacré-Cœur, Maya y découvre une atmosphère hautement sexualisée et malsaine avec un archevêque pervers, une mère supérieure sadique et une bande de nonnes obligées de subir divers supplices pour expier leurs péchés.

Dispo sur Freaks On, Ce pinku-eiga de type nonnesploitation s’amuse du mélange érotisme et religion dans des scènes de torture, rappelant la flagellation chrétienne et ses martyrs, et dévoile une institution cléricale teintée de vices, de sexualité et de corruption. Des châtiments corporels variés et sanglants aux relations passionnées entre membres du couvent, Maya découvre peu à peu des indices sur le prétendu suicide de sa mère. Ce film érotique se joue des bonnes mœurs, critique l’hypocrisie des instituions religieuses, et plonge ses protagonistes dans un récit blasphématoire, esthétique et dérangeant. Le mixte entre agonie sensuelle et extase hédoniste, une passion du Christ transformée en messe noire licencieuse, fait de ce métrage l’un des plus provoquants du cinéma de genre nippon.


Darlin’

(Pollyanna McIntosh, 2019)

By Syneha

Suite de The Woman (Lucky McKee, 2011), Darlin’ nous transporte au sein d’une nuit durant laquelle une jeune femme, muette et crasseuse, est fauchée par une ambulance, devant un hôpital. Très rapidement prise en charge par le personnel médical, les soignant·e·s remarquent sa différence : sale et apeurée, presque animale, la jeune femme a été élevée dans les bois par The Woman, la femme cannibale qui durant des années a pris soin de la petite Darlin’ (un nom hérité du bracelet qu’elle porte autour du poignet). Une fois soignée, Darlin’ est envoyée dans un pensionnat catholique pour filles de Sainte Philomena…

Une occasion pour la réalisatrice Pollyanna McIntosh (actrice performant à la perfection The Woman dans le premier film) de suivre les pas de l’écrivain Jack Ketchum et du vidéaste Lucky McKee de mettre encore une fois en lumière les hypocrisies et les contractions du monde dit « civilisé » avec un détour sur la religion au USA. Avec 80% de sa population se disant chrétienne, Les États-Unis regroupent 11,3% des chrétien·ne·s de la planète en 2011, un peu plus de 246 millions d’adeptes de la religion du Christ au USA dont 64,7% sont catholiques. Le catholicisme est l’une des institutions religieuses les plus puissantes au pays de Jack Ketchum, l’auteur du livre originel Offspring (publié en 1991 puis adapté en film éponyme en 2009 par Andrew van den Houten) et co-scénariste des films de la trilogie. Le film Darlin’ décortique les relations sociales et de pouvoir au sein de l’établissement religieux jusqu’à dévoiler des violences psychologiques et abus sexuels du prêtre en charge. Différent de The Woman (un film qui dérange par ses excès de violence frôlant le torture porn et dénonçant l’institution « famille », cette œuvre (plus douce pourtant) reprend la même thématique : une femme « sauvage » enfermée et séquestrée par des représentants de notre si belle civilisation postmoderne, des hommes usant de l’excuse de « lutter contre la barbarie et domestiquer la nature » pour asservir des femmes selon leurs bons plaisirs… Mais Mère Nature, il ne faut trop la pousser !


Serial Blogeuse

(Ivo Van Aart, 2019)

by Syneha

Serial Blogueuse (Ivo Van Aart, 2019) nous entraine dans un scénario original et sanglant qui mêle humour noir et critique sociale. Le récit met en scène une pigiste du nom de Femke Boot qui peine à rédiger des articles sans recevoir des messages injurieux ainsi que de menaces de mort sur les réseaux sociaux. Ne réussissant plus à se concentrer sur ses chroniques, la femme se met à alors à se renseigner sur les profils des haters et perd peu à peu pied. Et bien qu’elle soutient corps et âme la liberté d’expression de sa fille lycéenne, Femke accumule de la frustration qui explose un beau jour en mode American Psycho. Le film alterne entre comédie cynique, psychose et meurtres déjantés tout en présentant le quotidien d’une famille recomposée évoluant dans le domaine de l’écriture, la suffisance d’une éditrice en chef complètement déconnectée des souffrances de sa rédactrice et une armée de haters fachos et sexistes qui poussent à bout. Serial Blogueuse est un thriller au féminin tantôt gore tantôt dramatique qui montre une spirale de violence sans fin, une vengeance interdite mais qu’on peut concevoir comme légitime face à ces trolls agressifs se prenant pour des spécialistes.

De la méchanceté des mots à la violence des coups, de l’impact des fausses rumeurs à la liberté d’expression, cette œuvre nous questionne. Le déchainement d’agressions verbales que subit la chroniqueuse s’apparente à de la violence gratuite, sans aucun argumentaire, aucune possibilité de débats ni même en quelconque lien avec le contenu de ses articles. Ces haters essentiellement masculins se concentrent davantage sur le fait que Femke soit une femme et qu’elle ait des opinions politiques différentes des leurs. Alors qu’elle a totalement conscience qu’il n’est pas nécessaire d’y prêter attention, une rage profonde commence à germer dans l’esprit de la femme et tout ce qu’elle espère, c’est de faire cesser ces commentaires haineux. Elle se lance alors dans une entreprise mortelle afin de les faire taire à tout jamais…


The Church

(Michele Soavi, 1989)

By Lord Humungus

Sorti en pleine période de déclin du cinéma de genre italien, Sanctuaire aka La chiesa aka The Church (1989) est un film réalisé par Michele Soavi, considéré à l’époque comme le digne héritier du maître Dario Argento qui officie en tant que producteur sur le film. Conçu pour être le troisième film de la série des Démons (Démons 1 en 1985 et Démons 2 en 1986) initiée par Lamberto Bava, fils du grand Mario Bava, cinéaste génial à qui l’on doit, entre autres, la paternité du Giallo. Soavi remplace Bava après le forfait de celui-ci, transformant finalement le film en une œuvre indépendante.

Au Moyen Âge, tout un village accusé d’hérésie et de sorcellerie est exterminé par des chevaliers de l’Ordre Teutonique. Les habitant·e·s sont enterré·e·s à même le sol et pour « purifier » le lieu, les bourreaux y construisent une cathédrale. Quelques siècles plus tard, le jeune bibliothécaire Evan et Lisa, une restauratrice de fresques, participant tou·te·s les deux aux travaux de restauration de la cathédrale, tentent de découvrir le mystérieux et horrible passé qui a conduit à la construction de l’édifice. Mais alors que des touristes, une troupe d’élèves dans la cathédrale, les recherches de Ewan et Lisa vont, sans le vouloir, délivrer le mal qui y est enfermé. Celui-ci va alors se déchainer sur les visiteur·se.s…

Délaissant le Giallo de ses débuts (Bloody Bird, 1987, en tête) pour s’engouffrer dans l’horreur atmosphérique, démonique et survoltée, Michele Soavi met en scène un film au scénario certes un peu bancal et non abouti, mais prégnant du début à la fin. Dans ce huis clos évoquant à la fois les violences de l’Église, l’alchimie et le satanisme, le réalisateur italien fait monter peu à peu la pression en mettant en scène un mal indicible qui se cache pendant une grande partie du film pour exploser dans un geyser de violences gores dans la dernière séquence. À noter la présence de la petite Asia Argento dont La chiesa et le troisième film de sa carrière.


 Viy

(Constantin Erchov et Gueorgui Kropatchiov, 1967)

by Syneha

Véritable fable envoutante, Viy aka Вий est film soviétique réalisé par Mosfilm, société de production cinématographique nationale, qui conte les aventures de trois joyeux séminaristes d’un monastère rentrant chez eux lorsqu’ils croisent une vielle fermière qui accepte de les héberger pour la nuit. Au sein de cette campagne profonde, cette femme se révèle être une sorcière et l’un d’eux va se retrouver sous l’empire d’un sort. En s’aidant de prières, il parvient à s’en extirper puis roue de coups la sorcière qui se transforme en sublime jeune femme. Sous le choc, Khoma rentre au monastère et est envoyé au village par le recteur afin de donner les derniers sacrements à une femme ayant été retrouvée agonisante. Une fois arrivé, l’apprenti prêtre découvre alors le cadavre de la sorcière qu’il a laissée au sol la vieille. Malgré ses supplications, Khoma est obligé de la veiller durant trois nuits. Entre vodka et prières, le jeune homme se prépare à passer les moments les plus étranges de sa vie. Il parvient à établir un cercle de protection qui le protège des maléfiques, mais durant combien de temps tiendra-t-il ?

Adaptation du récit fantastique de Nicolas Gogol, Viy est un classique du cinéma de genre. L’un des seuls films d’horreur soviétique, son ambiance fantasmagorique et ses effets spéciaux en font une œuvre unique qui oscille entre un huis clos oppressant et légende folklorique.


Emanuelle et les derniers cannibales

(Joe d’Amato, 1977)

By The Old Dark House

Réalisé en 1977, Emanuelle et les derniers cannibales (Emanuelle e gli ultimi cannibali) est l’avant-dernier film de la saga de Joe d’Amato et de la fameuse journaliste libre et libérée et force est de constater qu’indéniablement, elle l’est. Nous reviendrons très certainement un jour sur cette série de métrages, ce qui serait l’occasion de développer ce personnage. Mais nous pouvons dire, dans les grandes lignes, qu’Emanuelle (La sublime Laura Gemser) sait ce qu’elle veut et usera de ses charmes et de son intelligence pour se sortir de beaucoup de situations en les tournant à son avantage. En somme, une femme forte qui n’aura pas attendu l’aune des années 20’s pour montrer que la gente féminine peut en répondre à la masculinité et ce, ô miracle, sans forcer certaines caractéristiques qui en deviennent parfois de nos jours de véritables clichés et qui, au lieu d’appuyer des propos, les desservent. Mais ceci est une autre histoire…

Emanuelle, infiltrée dans un hôpital psychiatrique, découvre qu’une patiente a été ramenée d’Amazonie en présentant des symptômes de cannibalisme. Pensant tenir un sujet fort pour un article, elle décide de se rendre dans la forêt amazonienne en compagnie de Mark Lester (interprété par Gabriele Tinti) ainsi que d’une bonne sœur et d’un guide pour en apprendre plus. En chemin, iels rencontreront un couple adapte de la chasse qui a des motivations secrètes et troubles.


Tomie: Unlimited 

(Noboru Iguchi, 2011) 

by Syneha

Réalisé par Noboru IguchiTomie: Unlimited (2011) est un film d’horreur japonais qui conte l’histoire de la jeune Tomie, une séduisante lycéenne qui rend les hommes totalement fous au point qu’ils ressentent l’envie de se suicider, de s’entre-tuer ou de la tailler en pièces écarlates. Mélange harmonieux entre thriller psychologique et body horror, Tomie: Unlimited est le dernier des films live action de la saga audiovisuelle Tomie.

Tomie, la sœur de Tsukiko, décède devant ses yeux écarquillés. Ni elle ni ses parents n’arrivent à faire le deuil de cette jeune femme charmante quelque peu caractérielle… Des mois plus tard, le jour de ses 18 ans, Tomie réapparaît mystérieusement sur le pas de la porte. L’univers dérangeant de Junji Ito se métamorphose à l’écran avec une – ou plutôt des – Tomie dont les transformations sont toutes plus étranges les unes que les autres. Naissant des morceaux de chair en putréfaction de l’une d’elles, ces étranges créatures féminines se reproduisent ainsi, s’étalent petit à petit et rendent le quotidien de Tsukiko insupportable et particulièrement gore. Tomie: Unlimited offre une esthétique sanglante et colorée, presque humoristique, dans un univers lycéen. La tension entre les deux sœurs augmente au fur et à mesure que Tomie étale son emprise sur ses parents. 


Luz: The Flower of Evil 

(Juan Diego Escobar Alzate, 2020)

By Terrordrome

Le cinéma de genre colombien s’il n’est certes pas le pan le plus connu dans le monde du septième art ne doit pas pour autant être pris à la légère, Luz: The Flower of Evil (2020) nous le démontre parfaitement à travers ses approches thématiques profondes et le soin minutieux de sa réalisation. Réalisé par Juan Diego Escobar Alzate qui signe ici son premier long-métrage qui dévoile de nombreux atouts !

Les premières minutes donnent déjà le ton et surtout les influences du réalisateur qui place son film dans un décors bucolique à la manière d’un conte filmique que pourrait réaliser Guillermo del Toro, mais également teinté de couleurs chatoyantes, presque psychédéliques, nous renvoyant directement aux travaux de colorimétrie de Jodorowsky. Ainsi c’est dans un cadre largement pastoral, naturel et accueillant que Juan Diego vient immiscer sa narration, mais il ne faut point se laisser troubler par la beauté touchante des décors, il est en réalité une façade venant contraster avec les personnages qui y évoluent. On suit en outre une communauté religieuse dirigé par un gourou nommé « El Señor », ce gourou instille au sein de ce cadre authentique une foi artificielle où il invente ses anges, ses vierges et ses prophètes.


Cannibal Holocaust 

(Ruggero Deodato, 1980)

by Terrodrome

Cannibal Holocaust est un film italien réalisé par Ruggero Deodato en 1980, s’inscrivant dans le genre du cannibal movie, genre presque exclusivement italien tirant son origine dans la production des mondo movies, ces vrais faux documentaires honnis par toute la presse cinématographique et quasiment tou·te·s les amateurs·trices du 7e art, qui, utilisant une caméra voyeuriste, parcouraient le monde pour aller capter les mœurs les plus « bizarres » et « étranges » des peuples de la planète, illustrant une vision radicalement pessimiste de l’existence et des rapports sociaux où règnerait la même violence tant du côté des « civilisé·e·s » que de celui des « sauvages ».

Longtemps interdit dans de nombreux pays dont la Grande-Bretagne qui l’a immédiatement introduit dans la fameuse liste des video nasties, le film fut confisqué par un juge après sa première à Milan et le réalisateur italien accusé d’avoir tourné un snuff movie, dans lequel il aurait réellement tué ses acteurs·trices. Censuré, détesté ou tout simplement incompris, Cannibal Holocaust n’en est pas moins un film culte et un chef-d’œuvre du cinéma d’horreur.


Love Witch

(Anna Biller, 2016)

by Syneha

Film américain réalisé par Anna BillerThe Love Witch (2016) nous présente les aventures d’Elaine, une sorcière moderne aux rêves romantiques, à la recherche d’un nouveau prince charmant suite au décès de son époux. Une esthétique des années 1960 dans un style quelque part entre la wicca et le new age plonge le public dans un conte de fée qui se transforme pourtant en cauchemar pour l’élu de son cœur.

Grâce à des flashbacks dès le début du film, montrant les souvenirs d’Elaine pensant à son défunt mari, on comprend rapidement que ce dernier n’est pas mort naturellement mais a été empoisonné. Le ton est donné. Au volant de sa voiture, clope au bec, notre sorcière arrive dans la sublime demeure de son amie Barbara et y fait la rencontre de Trish, la décoratrice d’intérieur de ce manoir victorien digne des sœurs Halliwell.

Après une scène d’invocation à la Grande Déesse, Elaine se rend dans une boutique de magie pour vendre certaines de ses bougies et poupées vaudous artisanales. Elle décide alors de partir en chasse, d’utiliser sa volonté pour obtenir ce qu’elle veut et capter l’attention d’hommes qu’elle pense aptes à lui procurer de l’amour. Elle fera alors la rencontre d’un professeur d’université du nom de Wayne, à qui elle prépare une soirée de folie…

The Love Witch a ce côté délirant et audacieux qui rend le film difficile à cerner. Entre aspects comiques, drame psychologique, romance délurée et chasse aux sorcières, l’œuvre nous propulse dans les tribulations d’une femme moderne. Des pauses thé à la peinture, des sortilèges aux conversations avec sa nouvelle amie Trish, Elaine évolue dans son propre monde et transforme la réalité selon son bon vouloir.


Un commentaire sur “10 autres films à (re)découvrir sur Freaks On !

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  1. Darlin’ was a very nice surprise for me. It’s not at the same level of The Woman but it’s a very strong movie with solod directing and great actors. Cannibal Holocaust will always remain a trauma for me and The Church is a movie I enjoy and I keep watching often.

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