À l’instar de James Wan, Mike Flanagan n’a pas la prétention de révolutionner le cinéma de genre.
Oculus (2013) fait partie de cette nouvelle vague de films travaillant à dérouter le public. Côté histoire, notre réalisateur reprend les éléments de son court-métrage Oculus : The Man with the Plan (2006).
Si l’idée du miroir comme forme abstraite d’une entité démoniaque n’est pas vraiment originale, elle garantit tout de même un potentiel psychologique qui exige une mise en scène subtile et débarrassée de visuels tape-à-l’œil ou des jump scares sans subtilité. Nous suivons donc ici le combat de Kaylie (Karen Gilian) pour innocenter son frère Tim (Brenton Thwaites), et prouver que la mort de ses parents est en réalité l’œuvre d’un miroir maléfique, capable de manipuler l’esprit humain.

Oculus arrive à mettre en place la lente dégradation des relations dans une sphère familiale sous influence maléfique. Doutes, suspicions, frustrations… Le miroir manipule l’esprit de chaque personnage et exacerbe les tensions jusqu’au point de non-retour. Le film remplit à merveille son rôle, mettant ici en avant la distorsion psychologique imposée aux protagonistes : ainsi, le temps, l’espace. Il se construit également par l’intermédiaire de sauts dans le passé, finissant par se confondre avec le présent, un peu comme Intruders de Juan Carlos Fresnadillo ou Abandonnée de Nacho Cerda.
Le miroir joue constamment avec les sens , faisant voir et ressentir des choses qui n’existent pas. Même manger une pomme peut devenir chose très dangereuse. Histoire d’en rajouter un peu plus, l’obsession de Kaylie pour la tragédie familiale, alors que son frère semble s’être fait à l’idée d’être le responsable de ce drame, amène une ambiguïté supplémentaire sur la première moitié du film.
La maison familiale est truffée de caméras et d’écrans de contrôle pour prouver la présence de forces démoniaques. La technologie reste suffisamment discrète et laisse s’installer l’intérêt principal de la seconde partie du film, à savoir les phénomènes d’apparitions ou d’hallucinations. Si la superposition de deux époques via le montage n’est pas non plus totalement inédite, elle est ici parfaitement maîtrisée, la ligne temporelle semble se déformer. Le métrage joue sur les faux semblants et les illusions en laissant les deux histoires s’entremêler jusqu’à les laisser voler en éclats.
Occulus s’éloigne de toute norme, le cinéaste livrant un produit intelligent.
Le tout explose littéralement dans un final certes plus ou moins attendu, mais extrêmement bien amené. Si l’on devait vraiment chercher la petite bête, on lui reprocherait peut-être quelques facilités scénaristiques procurant un sentiment déjà-vu.
Ce Film est à découvrir Freaks On !
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