Le Buron, un zoom horrifique sur le folklore auvergnat

Si le nom de Léo Pons ne vous dit rien, il est bon de rafraîchir la mémoire en ce début d’article aux quelques retardataires. Il est principalement connu pour avoir réalisé Le Hobbit du Cantal, œuvre certes parodique mais néanmoins très sérieuse et professionnelle sur la trilogie de Peter Jackson, en remplaçant la Terre du Milieu par l’Auvergne. Cette première aventure dans le monde du cinéma lui vaudra une petite reconnaissance en France ainsi qu’au sein de sa région natale, et même les éloges d’Elijah Wood lui-même.

C’est alors avec grande confiance que le jeune réalisateur cantalien développe un deuxième projet plein d’ambition, à savoir un court métrage historico-horrifique avec comme lieu d’action toujours le Cantal, plus précisément dans le pays de Tournemire. Le synopsis est assez simple : un officier SS poursuivant des maquisard·e·s se perd dans ce pays hostile et inconnu, il finit par trouver refuge dans un buron appartenant à un mystérieux propriétaire qui ne semble pas apprécier la vermine nazie.

Si le résumé du film lui est simple, sa réalisation est quant à elle plus laborieuse, le court-métrage ayant demandé près de  2 ans de travail pour plus d’une vingtaine de minutes de frissons. Il faut rendre à César ce qui est à César, ou plutôt ici à l’Auvergnat ce qui est à l’Auvergnat, étant donné que Le Buron est une réussite pour cette deuxième expérience dans le monde du cinéma de la part du jeune Léo. Les premières images révèlent une parfaite maîtrise de la photographie et de la mise en scène, on se plaît à se perdre dans ces décors inquiétants, mystérieux mais ô combien magnifiques qui caractérisent le côté rustique mais authentique du Cantal. Léo Pons fait le choix judicieux d’insérer au travers de ce cadre lugubre un véritable hommage au folklore auvergnat, il dessine une ambiance sonore ou chaque bruit peut être le signe d’un lutin qui rôde dans les bois, ou bien du diable en quête d’une nouvelle âme.

Ce folklore et ces légendes, il les utilise pour servir un huis clos à l’ambiance pesante et anxiogène, au travers de dialogues qui laissent planer un mystère constant dans ce buron lugubre. Saluons également la performance d’Antoine Tomé (l’ermite du buron) et de David Levadoux (l’officier SS) qui offrent à leur personnage une profondeur agréable.

Vous l’aurez compris, Le Buron est un court-métrage aux nombreuses qualités et à la sincérité absolue. Léo Pons parvient à transformer en l’espace de vingt minutes sa terre natale en un vaste terrain de jeu où légende et culture auvergnates côtoient le fantastique afin de mettre en avant un département aux atouts nombreux et au charme inégalé. On est face à une œuvre qui transpire l’amour pour l’Auvergne à travers une exploitation de la folk-horror qui passe avant tout par le travail des sons, de la photographie et de la majestuosité dépouillée des décors. Si vous voulez découvrir Le Buron, sachez qu’il vient d’être mis en ligne sur la chaîne Youtube du réalisateur en intégralité, vous y retrouverez également son premier travail à savoir Le Hobbit du Cantal.


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