L’Au-delà, l’autre nom de la poésie macabre

Disponible sur Freaks On et Shadowz, L’Au-delà (E tu vivrai nel terrore – L’aldilà en version originale) réalisé en 1981 par Lucio Fulci fait partie de la trilogie Lovecraftienne de ce dernier. Démarrée en 1980 avec Frayeurs (Paura nella città dei morti viventi en VO) puis La Maison près du cimetière (Quella villa accanto al cimitero), L’Au-delà est sans aucun doute l’œuvre-maîtresse de Fulci dans sa filmographie horrifique.

Liza Merril (Catriona MacColl) hérite d’un ancien hôtel en Nouvelle-Orléans. Mais ce dernier, construit sur l’une des sept portes de l’Enfer, libèrera le chaos sur Terre.

L’influence à l’œuvre de Lovecraft dans ce métrage est indéniable. Tout d’abord, il y a le livre d’Eibon, un ouvrage maudit qui est le déclencheur de l’histoire, un grimoire que l’on retrouve dans certaines nouvelles du maître de Providence. Cette ambiance onirique où les personnages virent peu à peu dans une folie jusqu’à un point de non-retour se retrouve à l’écran aux mains d’un des maîtres de l’horreur italienne.

Véritable ode à la putréfaction, aux corps pourrissants et hymne à la poésie macabre, Fulci malmène ses personnages dans une œuvre à la limite du nihilisme. Car force est de constater qu’à aucun moment, le film ne laisse ne serait-ce qu’un espoir de lumière à ses protagonistes. Ce film, baignant dans une ambiance mortifère, est un véritable cauchemar éveillé, mêlant des visions infernales (le tableau du peintre et la scène finale) à des hallucinations paranoïaques et horribles prenant littéralement vie et consistance dans notre réalité.

Le rapport aux yeux est aussi un élément primordial dans cette œuvre de Fulci : presque chaque mort débutera par la destruction de ces organes. Miroirs de l’âme, ces évocations sinistres sont tellement abjectes que de les subir fait perdre la vue. La psyché humaine ne pouvant pas supporter leur intensité, devenir aveugle est alors une échappatoire pour ne pas sombrer dans une folie totale et irrémédiable…

Rythmé par la musique de Fabio Frizzi et jouant de son atmosphère singulière, L’Au-delà (E tu vivrai nel terrore – L’aldilà) est un film culte dans la cinématographie de Fulci. Il nous plonge dans un récit qui s’amuse des perceptions et des sens de ses protagonistes. Cette œuvre nage entre les différents voiles de la réalité et une psychose contagieuse qui se répand lentement mais sûrement des portes de l’Enfer.


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