Haute Tension (Alexandre Aja, 2003)

Marie, une étudiante de vingt ans, révise ses examens dans la ferme isolée des parents de sa meilleure amie. En l’espace d’une nuit, un tueur, qui ignore son existence, assassine à tour de rôle les membres de cette famille…
Dans ce film rapidement devenu culte, figure de proue d’une nouvelle génération de cinéastes français·es de films d’horreur, le, alors jeune, réalisateur Alexandre Aja, dont c’était le deuxième film, met en scène un mystérieux tueur magistralement interprété par Philippe Nahon. La (haute) tension monte crescendo à fur et à mesure que Marie, interprétée par Cécile de France, et le tueur se livrent à un cache-cache mortel. Alexandre Aja offre aux spectateur·trice·s une horreur à la fois physique et psychologique parfaitement maîtrisée menant l’histoire vers un twist final particulièrement marquant.
Martyrs (Pascal Laugier, 2008)

Début des années 1970 en France, on retrouve une fillette qui a été kidnappée quatorze mois auparavant. En convalescence à l’hôpital, elle se lie avec une autre gamine traumatisée. Une nuit, la première est terrorisée par une monstrueuse apparition…
Ayant fait l’objet d’une scandaleuse censure, la commission de classification des œuvres cinématographiques avait décidé d’interdire le film aux moins de 18 ans avant de se réviser et de l’interdire aux moins de 16 ans, cette œuvre du réalisateur Pascal Laugier est sûrement l’un des meilleurs films, sinon le meilleur film d’horreur de l’histoire du cinéma français. Dans une explosion de violence graphique à la limite de l’insoutenable, mais tout à fait essentielle au discours que le réalisateur développe tout au long de son film, Martyrs est un véritable coup de poing assené à l’ignominieuse prépondérance des élites prêtes à sacrifier n’importe qui et n’importe quoi pour satisfaire leurs propres intérêts.
Livide (Julien Maury et Alexandre Bustillo, 2011)

Lucie Clavel et deux copains décident de cambrioler la maison de Deborah Jessel, une professeure de danse classique plongée dans le coma. Durant cette nuit tragique et fantastique, Lucie perse le mystère de cette maison et le secret de Deborah Jessel.
Deuxième film du duo Alexandre Bustillo et Julien Maury, après À l’Intérieur un premier film gore et viscérale, Livide s’éloigne un peu de ce premier film et les deux réalisateurs français développent une ambiance macabro-poétique digne du cinéma de leur illustre ainé Jean Rollin, mettant en scène une histoire de vampire et de manoir lugubre et baroque dans une Bretagne sombre et froide. Clin d’œil au cinéma de Dario Argento et de Lucio Fulci mais aussi du cinéma baroque de la Hammer, Livide est un film inégal, mais avec un visuel superbe et une très belle ambiance fantastique.
Baby Blood (Alain Robak, 1990)

La jeune maitresse du directeur d’un cirque itinérant s’ennuie et attend qu’il lui arrive quelque chose dans la vie. Cela ne tarde guère car une drôle de chose s’insinue dans son ventre. Yanka est enceinte d’un petit être très exigeant qui parle, qui a faim et soif de sang !
Le film d’Alain Roback, qui suit la tragique aventure de Yanka interprétée par une jeune Emmanuelle Escourrou, développe une histoire bien gore et prenante dans laquelle les personnages masculins apparaissent comme bien plus dangereux pour Yanka que la créature qui l’habite. Bien que peu connu, le film est une des œuvres cultes du cinéma d’horreur français et mérite largement d’être visionné. En 2008, le réalisateur Jean-Marc Vincent donnera une suite au film, Lady Blood, dans laquelle Emmanuelle Escourrou reprend son rôle de Yanka devenue une policière. Cependant, ce film est beaucoup moins réussi et gore que l’œuvre originale d’Alain Robak.
Plus tout jeunes ces films. Quid du cinéma d’horreur français depuis ? Moribond ?
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C’est vrai que ces films datent un peu. Mais ces mêmes auteurs ont récemment sorti d’autres films. « Oxygène » d’Alexandre Aja, « Kandisha » du duo Alexandre Bustillo et Julien Maury. D’autres films se sont fait remarquer cette année comme « La Nuée » de Just Phillipot, ou encore « Titane » de Julia Ducournau, récompensé par la Palme d’or à Cannes. La véritable question est de savoir, bien que des films d’horreur français sont produits, s’il existe bel et bien un « cinéma d’horreur français ». À l’époque de « Martyrs », à cette question qui revient constamment, Pascal Laugier avait répondu que non. Pour qu’un mouvement cinématographique existe, il faut une production plus régulière et plus fournie de films, il faut plus de réalisateur·trice·s, il faut une émulation entre créateur·trice·s, des débats théoriques. La question reste donc ouverte, mais ce qui est sûr, malheureusement, c’est que faire un film de genre/horreur en France reste quelque chose de très difficile.
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