Avec des films tels que Psycho d’Alfred Hitchcock ou encore Le Voyeur de Michael Power, tous deux sortis en 1960, les années soixante marquent un tournant dans le cinéma de genre. En incluant des sujets plus dramatiques et morbides pour en faire des œuvres plus expérimentales, certaines métrages ont marqué cette décennie…
La Maison du Diable aka The Haunting, film américano-britannique réalisé par Robert Wise en 1963

Un groupe de personnes, entrainé par le professeur Markway tente une expérience de perception sensorielle en se réunissant dans un vieux manoir que l’on dit hanté. Il s’agit là d’une œuvre d’une grande influence pour tous les films de « maison hantée » de Rose Red de Craig R. Baxley en 2002 à la série The Haunting of Hill House de Mike Flanagan en 2018. La Maison du Diable reste une base fondamentale pour le genre horrifique et ses codes.
La Nuit du Loup-garou aka The Curse of the Werewolf, film britannique réalisé par Terence Fisher en 1961

Au dix-huitième siècle, après avoir été agressée, une jeune femme décède en mettant au monde son unique enfant en proie à une terrible malédiction. Une fable horrifique sur le mythe du loup-garou qui nous est proposée par Terence Fisher, réalisateur important de la Hammer Film Productions, à qui l’on doit entre autres des œuvres telles que Le Cauchemar de Dracula en 1958 ou encore Le Chien des Baskerville en 1959. Un travail fort appréciable sur le maquillage et une mise en avant de thèmes sensibles, qui ne laissent pas le public indifférent.
Le Village des Damnés aka Village of the Damned, film britannique réalisé par Wolf Rilla en 1960

Les habitant·e·s de la petite bourgade de Midwich en Angleterre se réveillent après s’être inexplicablement endormi·e·s. À leur réveil, douze femmes se retrouvent enceintes et accouchent en même temps de petites têtes blondes aux yeux hypnotiques. Mais au fur et à mesure qu’iels grandissent, leurs intentions deviennent malveillantes. Cette œuvre atypique est inspirée du roman datant de 1957 Les Coucous de Midwich de John Wyndham. Bien que le remake de John Carpenter de 1995 soit plus connu, la version de Wolf Rilla reste un classique. L’esthétique du noir et blanc rajoute à cette œuvre une pincée d’angoisse plus poussée, sans rappeler celle d’Alfred Hitchcock.
La Nuit des Morts-Vivants aka Night of the Living Dead, film américain réalisé par George A. Romero en 1968

Sur la route pour se recueillir sur la tombe de leur père, Barbara et Johnny sont attaqué·e·s par des hommes à l’allure cadavérique. Johnny s’effondre et Barbara se réfugie dans une vieille maison où elle y trouve d’autres personnes. Par la radio, iels apprennent avec effroi que les mort·e·s ont repris vie et s’attaquent aux vivant·e·s. Le film le plus important de la filmographie de George A. Romero pour le père des zombies au cinéma. Il est évident que sans La Nuit des morts vivants, qui est une œuvre prodigieuse, ce genre que l’on connait bien aujourd’hui, que ce soit au cinéma ou à la télévision, serait inexistant.
Spider Baby, film américain réalisé par Jack Hill en 1967

Dans une maison isolée, vit la famille Merrye, dont les trois enfants sont atteint·e·s d’une maladie dégénérative. Lorsque d’autres membres de la famille leur rendent visite dans le but d’examiner la maison pour une question d’héritage, ces trois enfants sombrent dans une intense folie. Première inspiration de Tobe Hooper pour son Massacre à la tronçonneuse de 1974, Spider Baby nous entraine dans les bas-fonds de cette famille au destin funeste. Une œuvre que l’on pourrait qualifier de comédie horrifique relatant de la cruauté de la nature et sublimée par la présence de Sid Haig, acteur fétiche de Rob Zombie.
Onibaba, film japonais réalisé par Shindo Kaneto en 1964

Deux femmes, vivant non loin d’un marais, pillent le corps de soldats décédés afin de revendre leurs biens en échange de quoi survivre. Une sinistre traque qui leur causera des tords. Une œuvre perspicace relatant d’une société complexe engendrée par la folie humaine. Shindo Kaneto, connu pour son film L’Île nue en 1961, met en scène un jeu d’acteurs saisissant, voire dérangeant, pour une œuvre pleinement fantasmagorique.
Six femmes pour l’assassin aka Sei donne per l’assassino, film italien réalisé par Mario Bava en 1964

Dans un atelier de haute couture à Rome, ayant comme décor un somptueux château hérité par une comtesse, l’une des mannequins est retrouvée morte. Ce sera la première mais non la dernière victime. Six femmes pour l’assassin est l’un des premiers films à avoir codifié le genre du giallo que l’on connait surtout par le biais de Dario Argento. Une ambiance macabre et une esthétique particulière que l’on retrouvera dans les autres œuvres de ses congénères.
Superbe sélection sur une décennie riche d’épouvante et qui voyage sur tous les continents. Il me reste à découvrir ce Mario Bava, et à revoir tous les autres.
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Merci bien.
D’autres classiques de Bava auraient pu être présents dans ce top tels que « Les Trois Visages de la peur » ou « Opération peur », mais j’avoue que « 6 femmes pour l’assassin » est le plus marquant pour ce top, à mon sens.
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« Le corps et le fouet » est aussi un des meilleurs.
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