Marianne, la Bretagne plongée dans les brumes de l’horreur

Nouvelle série française de fantastique/horreur réalisée par Samuel Bodin en 2019, Marianne retrace l’histoire d’Emma Larsimon, une écrivaine de genre horrifique pour adolescent·e·s qui retourne dans sa ville natale, Elden, à la suite d’événements étranges et morbides survenus à son bureau. Une ville dans laquelle, petite, Emma aurait vécu des événements traumatisants qui lui ont inspiré l’histoire de Marianne, une sorcière et épouse d’un démon qui s’amusait à la torturer dans ses cauchemars.

Marianne met en scène un bon nombre de personnages féminins décomplexées et courageuses, qui bousculent les stéréotypes de genre. Emma, une écrivaine excentrique, égocentrique et alcoolique, fait vivre un réel cauchemar à son agent, Camille surnommée Cam-Cam, une jeune femme calme et bienveillante à son égard, piégée malgré elle dans un tourbillon d’horreurs et d’angoisses. Une relation ambivalente se développera entre les deux femmes parsemée d’amitié, de chantage professionnel, et d’incompréhensions.

Les rêves d’Emma recommencent de bon train lorsqu’une ancienne camarade de l’EPAV, surnom donné au groupe d’amis un peu punk de notre jeune héroïne, vient la voir pour lui parler de l’esprit de Marianne et la maladie de sa mère avant de se pendre dans le hall de sa maison d’édition. Par la force des choses et le retour d’Emma à Elden, les membres de l’EPAV vont se rapprocher à nouveau – l’alcool aidant – face aux décès de leurs proches et à l’urgence de la situation. La rencontre avec l’Inspecteur Ronan, interprété par Alban Lenoir (Kaamelott), arrivé dans sa vieille voiture et accompagné de musique celte, s’avère être d’une grande aide face aux maléfices de Marianne.

Une série également liée au domaine et l’imagerie du livre avec les citations d’écrivains d’horreur en début d’épisode, le best-seller Lizzie Lark écrit par Emma depuis lequel Marianne tire sa puissance, et l’originalité du générique. Lorsque Emma écrit, les événements relatés dans ses livres deviennent réels et tangibles, un système qui rappelle étrangement L’Antre de la Folie de John Carpenter (1995). La mystérieuse et abominable Marianne prend de la force et détruit peu à peu l’entourage de la jeune Emma qui refuse de continuer à écrire et à faire vivre la sorcière dans son univers de fiction. Un pouvoir démoniaque de plus en plus en puissant au fur et à mesure que notre héroïne sombre dans le désespoir et l’alcool.

Marianne se définit alors à la fois comme un fantôme de sorcière, épouse d’un des rois de l’enfer, mais aussi comme une égrégore qui puise sa force dans la peur qu’éprouve les lecteurs et lectrices de Lizzie Lark. Possession, mauvais sorts, apparitions cauchemardesques, Marianne a plus d’un tour dans son sac pour hanter ses victimes !

Au final, Marianne dispose d’une horreur ni trop lente ni trop surprenante. Peu de jump scare en perspective ! Des images de la sorcière Marianne qu’on pourrait qualifiées de subliminales qui apparaissent lorsque les protagonistes discutent d’elle, sans que la situation se présente comme dangereuse ou horrifique, se révèlent d’une certaine originalité dans l’horreur mise en place par Samuel Bodin. Ce qui donne l’impression au spectateur que Marianne est toujours là, tapie dans l’ombre, derrière une porte ou dans les livres et l’imagination de notre auteure un peu pommée et destructrice. De l’humour disséminé ici et là pour permettre au spectateur de respirer un peu, un humour peut-être exagéré mais qui correspond bien à l’ancienne bande de casse-cous que forment les gamins de l’EPAV.

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