Holidays (2016) se démarque aussi bien par sa forme (film américain constitué de huit histoires courtes) que dans son fond (la thématique principale de cette œuvre audiovisuelle étant le calendrier des fêtes de l’année). Sketchs horrifiques parfois drôles ou encore profondément bouleversants, Holidays est à la frontière entre l’horreur, la science-fiction, la psychose et le comique !
Valentine’s Day de Kevin Kölsch et Dennis Widmyer
Ce court-métrage met en scène une jeune fille timide, amoureuse de son coach de natation et harcelée par ses camarades de classe. Discrète mais profondément in love de cet homme d’un âge mûr, cette adolescente nous transporte dans l’irréel et l’imagination de cette tendre période, où le premier amour apparaît comme une raison de sa propre existence. Cette jeune fille inquiète de l’éventuelle perte de son coach, en attente d’une greffe de cœur, sans laquelle il risquerait de mourir, se transforme en véritable stalkeuse et psychopathe prête à tout pour sauver cet amour, le jour de la Saint-Valentin.

St. Patrick’s Day de Gary Shore
Une jeune enseignante tombe enceinte dans des circonstances étranges. En allant à l’hôpital dans le but de réaliser quelques examens, on lui annonce qu’elle attend en réalité un reptile. Elle décide malgré tout de donner naissance à ce bébé hors du commun, et se rend compte de l’étrangeté d’une petite fille de sa classe (dont les histoires semblent devenir réalité). Durant la fête de la Saint-Patrick, la jeune femme va découvrir l’effroyable vérité autour du serpent de cette festivité…
Ce court-métrage est sans doute le plus fun de cette anthologie. L’enseignante ne semble pas désemparée à l’idée de donner naissance à un reptile et l’histoire se déroule sur plus d’un an à grande vitesse, entre la conversation entre la jeune femme et sa doctoresse au sujet de cette procréation hors norme, la désapprobation de sa famille, la scénette de l’enseignante et de l’enfant en classe, la crise d’hormones d’une femme enceinte agressive et un bouquet final totalement déjanté.

Easter de Nicholas McCarthy
La veillée de Pâques, une petite fille attend avec impatience le lapin qui viendra déposer les œufs en chocolat durant la nuit. Puisque Pâques correspond également à la résurrection de Jésus, la petite fille semble perplexe quant à la situation du lapin de Pâques. Est-il vivant ou mort ? Est-il un fantôme ? A-t-il lui-aussi ressuscité ? Angoissée à cette idée, la jeune fille n’arrive pas à s’endormir et décide de partir à la recherche de cet étrange lapin. Elle découvrira alors un affreux monstre à la couronne d’épines et aux oreilles de lapin…

Mother’s Day de Sarah Adina Smith
Cherchant à réaliser une cérémonie de fertilité avec des sorcières en plein désert en utilisant de puissants hallucinogènes, une jeune femme, tombant enceinte après chaque rapport sexuel, se retrouve séquestrée jusqu’à ce qu’elle donne naissance à un curieux enfant…

Father’s Day d’Anthony Scott Burns
Lors d’un phénomène astrologique étrange, une jeune femme découvre une cassette audio de son père, disparu il y a longtemps, qui la guidera au travers d’une carte aux trésors, vers un lieu étrange, qui semble hors du temps et qui rappelle quelque peu la dimension effroyable de Silent Hill. Son père lui explique alors pourquoi il s’en est allé et sa réponse n’est pas celle que sa tendre fille attendait…

Halloween de Kevin Smith
Réalisateur du film culte Dogma (1999), Kevin Smith nous transporte via ce court-métrage dans l’univers sombre de la prostitution. Un proxénète, employant des jeunes filles pour réaliser des scènes osées à la webcam à des fins lucratives, se retrouve piégé le soir d’Halloween par trois d’entre-elles, ravies de retourner la situation et de prendre le pouvoir. Séquestré dans une petite pièce et filmé avec une webcam, le mac subira des coups de jus à chaque refus de sa part, de réaliser des « choses » qu’il intime pourtant à ses « filles » de faire à l’écran pour leurs clients. Un court-métrage critique de l’exploitation de la Femme mais aussi des réseaux sociaux qui déshumanisent, et qui rappelle un schéma à la Black Mirror (Charlie Brooker, initiée en 2011) mettant en scènes des protagonistes séparés physiquement mais connecté·e·s à travers leurs écrans pour le meilleur comme pour le pire…

Christmas de Scott Stewart
La veille de Noël, un père dépassé par les événements cherche un cadeau à son fils. Cependant le dernier casque de réalité virtuelle dont son enfant rêvait est acheté par un homme, costard-cravate, lorsqu’il déboule, pressé, dans le magasin. Tandis qu’il le supplie de lui céder le cadeau, une fois tous deux sortis de la boutique, l’acheteur tombe à terre et se meurt devant ses yeux, le père désemparé lui vole alors le casque de réalité virtuelle au lieu d’appeler les secours. Ce jouet technologique enverra des images étranges à ce père de famille, renvoyant à sa propre culpabilité. Des visions étranges et morbides provenant de cet homme qu’il a laissé lâchement mourir. Ce que le mort voit ou a vu, ce père le verra également à chaque connexion au dispositif de réalité virtuelle…

New Year’s Eve d’Adam Egypt Mortimer
Un homme, véritable psychopathe, recherche des jeunes femmes sur des sites de rencontres dans le but de réaliser ses fantasmes morbides. Cet homme à la Norman Bates adore les lapins, et habille ses victimes d’oreilles de lapin avant de les tuer sauvagement. Cherchant une proie pour la nuit du Nouvel An, il fera la rencontre d’une jeune femme seule qui ne semble pas correspondre à l’idée qu’il pouvait se faire d’une victime… Ce prédateur tombe en réalité sur une psychopathe encore pire que lui !

C’était une anthologie très étrange, un espèce d’objet iconoclaste dont on ne sait pas trop quoi penser… Ma partie préférée avait été Halloween. Pendant plusieurs jours après le visionnage je pensais à ce film. J’adore quand une oeuvre fait cet effet là, Le ruban blanc m’avait laissé cette même impression, Hérédité aussi d’ailleurs…
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Je te comprends totalement MarionRusty 🙂 Certains courts’ sont effectivement très gênants et marquants. Le Lapin/Jésus m’a absolument traumatisée !
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