Long-métrage d’horreur sud-coréen, Arang (Ahn Sang-hoon, 2006) nous propulse au milieu d’une enquête policière prise en main par la détective So-young et son jeune partenaire, Hyun-ki. En découvrant une affaire sur plusieurs meurtres étranges liés à la mort d’une mystérieuse jeune fille de dix ans, les deux policiers débarquent alors dans un petit village que l’on dit hanté. S’inspirant d’une légende du folklore coréen, Arang est avant tout un film qui traite de corruption, d’agression et d’innocence.
La légende originelle nous conte l’histoire d’Arang, fille d’un magistrat, qui fut agressée par sa nourrice et son serviteur du nom de Baekga cherchant à la faire disparaître. Tout en tentant de résister, elle fut poignardée à mort. Son père, pensant qu’il s’agissait là d’une fugue amoureuse, démissionna de son poste, empli de honte. Le fantôme d’Arang apparaissait alors à chaque fois qu’un nouveau magistrat était nommé pour remplacer son père. Un beau jour, un homme courageux du nom de Yi Sang-sa, ayant la capacité de percevoir les fantômes, prend le poste et cherchera à aider l’esprit d’Arang, ayant perdu la mémoire, à assouvir sa vengeance en retrouvant son meurtrier. Le fantôme de la jeune fille ne cessa donc d’importuner les habitants de la ville qu’après l’exécution de Baekga. La légende coréenne d’Arang rappelle celle de l’Oiwa-san japonaise, deux jeunes femmes trahies, agressées et finalement détruites pour des raisons politiques, d’argent et de prestige, qui mérite une réactualisation contemporaine dans le domaine du cinéma.
Cette adaptation audiovisuelle moderne d’Ahn Sang-hoon met en scène le même schéma. Des meurtres étranges attirent l’attention de la détective So-young qui, très vite, se rend compte qu’un esprit est à l’œuvre. Cherchant à découvrir les motivations de ce fantôme vengeur, elle se rendra compte qu’une affaire de meurtre plus ancienne est liée à la disparition progressive d’un groupe d’hommes corrompus. Suivant les codes d’un véritable thriller asiatique, ce film prend donc deux aspects, horrifique/fantastique, lorsqu’il met en scène la vengeance du fantôme, et policier avec l’investigation des deux flics, une enquête à la X-Files de Chris Carter et des rebondissements parsemés d’interrogatoires. Entre le sérieux de l’enquête et le fantasmagorique des apparitions fantomatiques, Arang trouve une certaine originalité. L’horreur qui met habituellement en scène des protagonistes principaux à l’allure de victimes, des individus du quotidien, des journalistes ou encore écrivains, prend dans cette œuvre une dimension toute particulière puisque la détective n’est pas visée par la vengeance de l’esprit mais cherchera à l’aider et à comprendre sa tristesse dans le but de stopper ce cercle de haine et de violence en trouvant les responsables de cette malédiction.
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