Adaptation de la série de jeux vidéo du même nom, Forbidden Siren est un film d’horreur réalisé par Yukihiko Tsutsumi en 2006.
Sur une mystérieuse île au sud du Japon du nom de Yamijima, les habitants disparaissent soudainement durant la nuit du 3 août 1976. Un seul survivant de cette étrange disparition, en proie à la folie, est retrouvé par les services de secours à qui il répétait en boucle des propos incohérents.
La sirène sonne, n’allez pas dehors.
Quelques dizaines d’années plus tard, la jeune Yuki Amamoto s’installe sur l’île avec son père, écrivain qui cherche à étudier les légendes locales, et son petit frère malade, Shinichi, à qui elle voue une profonde affection en lui prodiguant des soins quotidiens depuis la mort de leur mère. Leur arrivée sur l’île se déroule dans une ambiance glaciale, les habitants semblent particulièrement méfiants. Seul le médecin local les accueille et communique avec les nouveaux venus. Le seul conseil donné à la nouvelle famille est de ne pas sortir dehors lorsque la sirène d’alarme retentit. Lorsqu’elle découvre un carnet de notes retraçant les événements antérieurs qui se sont déroulés sur l’île, Yuki comprend que quelque chose d’étrange se déroule à Yamijima.
Tout comme la saga de jeux vidéo survival horror japonais Silent Hill adaptée au cinéma, Forbidden Siren joue sur une intrigue et sur la découverte d’objets et de légendes anciennes qui mettent le doute sur la nature des événements. On suit, comme pour un personnage de jeu vidéo, l’avancée de l’enquête d’une adolescente, dans un décors inquiétant et mystérieux, au rythme d’un point and click.
Perdue et surprotectrice avec son plus jeune frère, la protagoniste principale se sent effrayée par ce nouvel environnement peu commode et recherche les causes de cet peur insidieuse. Une atmosphère angoissante et une histoire prenante, caractéristiques d’un survival horror se retrouvent ainsi dans cette oeuvre audiovisuelle. Il s’agit là d’une adaptation originale qui a su préserver l’univers du jeu vidéo, sans utiliser le gore ou les scènes de violence typiques d’un survival horror pour se faire valoir. La résolution finale de l’intrigue, qui peut décevoir par son manque de précision et d’explication, laisse un bon nombres de questions en suspens. Mais c’est justement, là, que son l’originalité se fait sentir. Dans ce film, la sirène fait aussi bien référence à l’alarme utilisée lors des catastrophe naturelles, orages violents, qui s’abattent sur l’île qu’à la créature surnaturelle, la sirène japonaise (ningyo) dont la chair, une fois avalée, est censée apporter la vie éternelle (légende sur laquelle travaille, d’ailleurs, le patriarche de la famille Amamoto). Entre illusions, folie, apparitions, et les comportements étranges des habitants de l’île, c’est toujours le point de vue de Yuki que le spectateur suit. Ses propres perceptions et ses découvertes vont lancer cette quête de la vérité sur les origines de la mystérieuse disparition. Point de vue qui sera subitement retourné à la fin du film, avec le monologue du médecin local. Forbidden Siren, le film, apparaît donc davantage comme la mise en scène de l’enquête d’une adolescente perturbée sur des faits surnaturels, en traitant de thématiques plus profondes telles que la folie, l’illusion ou encore les croyances, tout en laissant le choix au spectateur d’interpréter les événements comme il le désire.
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