Hayao Miyazaki, dessinateur et réalisateur de films d’animation japonais, fut marqué dès son enfance par les désastres de la Seconde Guerre mondiale dont il s’inspira énormément pour ses œuvres. En 1963, il commença sa carrière au studio Toei (connu notamment pour l’adaptation des travaux de Leiji Matsumoto dont Albator (Harlock) et Galaxy Express 999) et se fit connaître avec son travail sur Gariba no Uchu Ryoko. Suite à des conflits au sein du studio Toei en 1964, Miyazaki devint secrétaire en chef du syndicat des travailleurs et rencontre Isao Takahata, vice-président du syndicat et futur cofondateur du studio Ghibli ainsi que sa future femme, Akemi Ota, animatrice au studio Toei qu’il épouse en 1965.

Après des années de travail acharné au cours desquelles il travailla sur plusieurs séries d’animation telles que Heidi, la petite fille des Alpes ou encore Sherlock Holmes, Hayao Miyazaki réalisa Nausicaa de la vallée du vent en 1984 avec l’aide du studio Topcraft. Le succès de cette adaptation cinématographique lui permit de fonder le célèbre studio Ghibli en 1985 avec l’aide d’Isao Takahata.
S’ensuit ses chefs œuvres mondialement connus : Le Château dans le ciel en 1986, Mon voisin Totoro en 1988, Kiki la petite sorcière en 1989, Princesse Mononoke en 1997. En 1996, le studio Ghibli passe un accord avec le géant Disney qu’il charge de distribuer tous les longs-métrages Ghibli dans le monde, au Japon mais en excluant le reste de l’Asie. Reconnu mondialement, Miyazaki obtint la Médaille de la Ville de Paris, l’Ours d’or du meilleur film à Berlin et l’Oscar du meilleur film d’animation en 2002 pour Le Voyage de Chihiro sorti en 2001. Il sortit ensuite Le Royaume des chats en 2003, Le Château Ambulant en 2004, Ponyo sur la falaise en 2008 et Le vent se lève en 2013.
Des œuvres d’une grande complexité où chaque personnage défend ses propres intérêts et ses valeurs, qui ont réussi à toucher les nouvelles générations fatiguées du manichéisme de la guerre froide et du simplisme de la plupart des dessins animés de l’époque. Les thèmes récurrents dans ses œuvres sont les relations de l’Homme avec la nature, l’écologie et la technologie ainsi les conflits qui séparent les humains entre eux. Ses multiples univers et personnages sont inspirés de longues promenades le long des routes de forêt où Hayao Miyazaki marche seul observant l’évolution et la beauté de la nature qui l’entoure.

Hayao Miyazaki s’investit dans la création d’un parc naturel
L’intérêt écologique d’Hayao Miyazaki, perceptible dans l’intégralité de ses œuvres artistiques, prend un nouvel élan avec la création d’un sanctuaire naturel sur la petite île de Kumejima dans la préfecture d’Okinawa prévu pour 2018. La catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi du 11 mars 2011 a profondément marqué cet artiste, elle fut le reflet de ses peurs et d’un besoin d’une prise de conscience écologique présents dans ces films d’animation. De ce désastre découle sa radicalisation écologique, le cinéaste a voulu dédié son parc naturel aux enfants qui auront le devoir de prendre soin de la nature malgré les difficultés écologiques actuelles. Hayao Miyazaki aurait dépensé 2,5 millions de dollars pour ce site naturel au sein d’une forêt vierge où un dortoir pouvant accueillir une trentaine d’enfants sera construit. Le but : donner une possibilité aux enfants de s’immerger dans l’univers du studio Ghibli tout en renouant le contact avec une nature sauvage.
Bien qu’âgé, le cinéaste continue de poser sa marque sur le monde afin d’émerveiller et de sensibiliser les plus jeunes qu’il perçoit avec tristesse comme des individus sans cesse tournés vers les nouvelles technologies et le consumérisme triomphant mondial. Loin de prendre sa retraite, Hayao Miyazaki rêve toujours et encore d’un monde meilleur, plus respectueux de la nature et de ses habitants. Il continue de dénoncer la violence et la bêtise humaine et montre qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais cotés chez l’être humain mais simplement des choix à faire qui peuvent se montrer néfastes pour l’environnement et la société.

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