Roman publié aux Éditions Beaurepaire (2012), L’autre sanctuaire de l’écrivain strasbourgeois Arnaud Niklaus nous plonge dans un univers mêlant mystère, magie et enquête policière.
C’est alors qu’il la vit. Elle était au bord de la petite bande de terre, à une vingtaine mètres de lui, et lui faisait un petit signe de la main en souriant. C’était bien la petite fille qu’il avait aperçue un peu plus tôt. Elle portait une longue robe blanche et avait des cheveux blonds. Elle devait avoir à peu près le même âge que lui, huit ans.
L’histoire débute avec l’étrange disparition du jeune Stephen Drury, enlèvement ou accident qui causera la séparation du couple Drury. L’arrivée, des années plus tard à Lynch Park, de l’inspecteur Robin Crosby, enquêtant sur une autre disparition, révélera un indice précieux qui soulèvera de multiples questions sur le sort de Stephen.
Couplé à un style d’écriture dynamique, le passage d’un personnage à l’autre en fonction des chapitres permet de se rapprocher des différents protagonistes, de leurs vies et de leurs espoirs (Stephen, les époux Drury, l’inspecteur Crosby). Déstabilisant à la première lecture, c’est pourtant grâce à ce procédé que le lecteur obtient des réponses mais se posera encore plus de questions quant à la nature de l’événement ayant initié l’intrigue. Une angoisse grandissante impossible à oublier tant les personnages sont attachés les uns aux autres par le fil rouge du destin sans en avoir conscience.
La chronologie des chapitres non-linéaires renforce l’ambiance mystérieuse de l’œuvre, le lecteur est propulsé dans une quête à la recherche de la vérité. La temporalité reprendra alors son cours lorsque les personnages principaux sont enfin réunis, prêts à découvrir l’ultime réalité.
L’auteur détruit également certains stéréotypes. Des années après la disparition de Stephen, la mère semble vouloir vivre sa propre vie d’artiste-peintre et ne cherche pas particulièrement à en savoir plus sur le sort de son fils, tandis que son père, devenu alcoolique notoire, semble pourtant plus impliqué. Un cliché qui est lui même rappelé par l’inspecteur Crosby qui s’attendait à une inversion des rôles lors de sa rencontre avec les époux Drury.
En plus de l’angoisse latente et de l’aura de mystère entourant la petite ville de Lynch Park, cette œuvre est aussi emplie d’humour et de références qui, dans un final à la fois gore et philosophique, prend tout son sens. Il y a des choses plus importantes que la vie des protagonistes qui sont en jeu : L’art et le destin.
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