Notre bibliothèque de genre

L'association Three Mothers Films met en place une petite bibliothèque de livres sur le cinéma de genre et la pop culture pour permettre aux étudiant·e·s dans le domaine du cinéma et aux intéressé·e·s de se renseigner sur place et gratuitement (en consultation) sur les techniques et le monde du cinéma et du documentaire.

Article mis en avant

Slashers : attention, ça va couper… [Unboxing]

Le succès de la saga Halloween de Carpenter à la fin des années 1970 marque le commencement d'un déferlement de tueurs masqués au cinéma. Inséparables de leur arme blanche, ces serial killers ont le loisir commun d'assassiner des adolescent·e·s dans des conditions sordides. De Halloween à Vendredi 13, en passant par Scream, le livre Slashers retrace les origines et les temps forts de ce genre cinématographique. La mise à mort d'adolescent·e·s et de jeunes adultes devient un spectacle angoissant et les effusions de sang, de gore, frôlant le torture porn dans certains cas, se démocratisent. Le croquemitaine se glissant dans l'ombre prend forme humaine et se déchaîne avant d'être contré par une survivante, la final girl. Ce rôle qui détruira un bon nombre de clichés de genre au cinéma. Le slasher en dit long sur les sociétés dont il est issu. Des contes modernes qui renvoient la violence dont on les abreuve, des productions fauchées essayant tant bien que mal de faire du cinéma. Parfois satire sociale et politique, le slasher possède plus de symboles progressistes qu'on ne pourrait le croire. Des études sur le genre tendent à démontrer que le slasher dénote d'une visée moins sexiste qu'il n'y parait avec la mise en scène d'un tueur frustré et d'héroïnes survivantes...

Eroina Music, des chansons inspirées par le cinéma italien

Cette interview menée par l'association cherche à faire connaitre les origines du groupe de musique Eroina Music, un groupe français qui s'inspire de la culture cinématographique italienne. Le duo Eroina Music est composé d'Arnaud et de Natacha, et c'est un groupe de musique très unique dans ce qu'il fait. Leur production, le projet Eroina, raconte l'histoire d'une chanteuse pop qui se perd dans Cinecittà, un complexe cinématographique situé à Rome. Chaque chanson est le thème d'un film fictif dont elle est l'héroïne, d'où le nom Eroina qui signifie bien sûr "héroïne" en italien. Eroina Music nous fait l'honneur de répondre à nos questions pour cet entretien où nous avons découvert ce qui se passe dans les coulisses de leur art.

Direct Your Own Damn Movie!, un guide pratique de Lloyd Kaufman

« Vous ne pouvez pas réaliser votre propre film », « Vous devez avoir une armée de réalisateurs et de scénaristes et des millions de dollars de budget », et « Vous ne pouvez pas réussir en tant que réalisateur indépendant », telles sont les illusions que Lloyd Kaufman tente de briser avec son nouveau livre Direct Your Own Damn Movie! (Réalisez votre propre film !) publié en 2009. Ce précieux manuel de réalisation de films écrit par l'auteur de best-seller Make Your Own Damn Movie! et créateur des studios Troma, Lloyd Kaufman, et publié par les éditions Focal Press avec l'aide de l'acteur Kurly Tlapoyawa et de l'écrivaine Sara Antill. Cet œuvre est là pour aider les aspirant·e·s cinéastes à trouver leur propre voie en s'affranchissant de l'autorité tyrannique d'Hollywood, et aussi pour faire mourir son lectorat de rire en même temps.

The Caller, le temps et la violence

Réalisé par Matthew Parkhill en 2011, The Caller nous conte le quotidien oppressant de Mary Kee (interprétée par Rachelle Lefevre), une femme franchement divorcée d'un homme violent du nom de Steven (Ed Quinn), qui se retrouve confrontée à des événement surnaturels plus qu'inquiétants lorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement. Son téléphone vintage à ligne fixe se met alors à sonner au milieu de la nuit. Une mystérieuse voix de femme se fait entendre à l'autre bout de l'appareil... Son nom est Rose Lazar et elle dit venir du passé. Grâce au scénario fantastique de Sergio Casci, ce drame social transporte rapidement son public dans une horreur temporelle, là où se forge toute l'originalité de ce film. Bien qu'au début du métrage The Caller nous fait hésiter entre des hallucinations causées par la pression ressentie par notre protagoniste ou encore des apparitions fantomatiques qui hanteraient l'habitation, c'est un cadre de science-fiction qui s'annonce peu à peu en nous donnant goutte à goutte les clés du mystère.

It Comes at Night, de l’épidémie à l’inhumanité

Film d'horreur psychologique réalisé par Trey Edward Shults, It Comes at Night nous conte l'histoire d'une famille qui tente de survivre à une pandémie mystérieuse. Le film débute fort avec l'arrivée d'un couple, Paul et Sarah et de leur fils Travis dans la maison de campagne de Bud, le père de la femme. Contaminé par le virus, vomissant un fluide noir visqueux, Bud est mis à mort par Paul devant les yeux de Travis, jeté dans une tombe puis brûlé afin d'éviter toute propagation. La famille se barricade et profite d'une soirée de répit avant qu'un inconnu ne se glisse dans la maison la nuit tombée. Intercepté et attaché à un arbre en dehors de l'habitation, Paul vérifie d'abord que l'étranger ne souffre d'aucun symptôme avant de lui faire subir un interrogatoire...

La Tortue rouge, un message universel

Ce n’est pas souvent que l’on tombe sur des œuvres comme celle-ci. Contemplative, en admiration devant la nature, La Tortue rouge nous fait réfléchir au sens de la vie et à la place de l’humanité dans ce monde. Ce film d’animation réussit cette prouesse sans qu’aucun mot ne soit jamais prononcé.

3 films de genre de l’année 1935

Année de la sortie de Les Révoltés du Bounty de Frank Lloyd mais aussi du film Le Corbeau de Lew Landers, 1935 est également une période d'oppositions fortes au quatre coin du monde. Entre colonialisme et fascisme, l'Allemagne adopte Les Lois de Nuremberg qui discriminent sauvagement une partie de leur population en fonction d'une ethnie et Mussolini signe Les accords franco-italiens de Rome, acceptant une partie des territoires africains occupés par la France en échange d'un soutien clair de l'Italie lorsque l'armée allemande débutera son offensive... C'est dans ce climat troublé que des cinéastes offrent de nombreuses pépites du cinéma fantastique mais aussi des drames poignants sur les conditions sociales de leurs pays. Entre La Marque du vampire de Tod Browning, Le Bonheur, un film soviétique d'Alexandre Medvedkine et Sazen Tange, le pot d'un million de ryôs, le premier film de samouraï de Sadao Yamanaka, Ozu signe encore un drame social avec Une Auberge à Tokyo.

Sorcellerie & Féminisme, la figure de la sorcière dans la pop culture

Considérée à travers les siècles comme un "danger" pour les sociétés humaines, l'image de la sorcière se décline sous plusieurs identités. Filles du mal dans les religions monothéistes, cannibales mystiques pour d'autres, chamanes de l'invisible ou prêtresses d'Avalon, elles n'ont eu cesse d'abreuver nos mythes, nos légendes, nos croyances mais aussi notre culture populaire mondialisée. Devenue une icône féministe par excellence, la sorcière est cette femme qui dispose d'un pouvoir particulier. Magie profane pour les religions patriarcales, en opposition avec le pouvoir sacré d'un Dieu masculin, d'un père autoritaire ou d'un mari jaloux, cette puissance est souvent acquise par ses propres moyens, ou par un pacte avec un esprit, une divinité ou une créature. Passant ainsi du côté de « l'actif », elle déroge à la pensée éminemment sexiste que la féminité serait « passive » ou encore « soumise » par nature, attendant soi-disant que le premier pas vienne d'une masculinité forte et virile. La sorcière est une femme persécutée devenue bouc émissaire pour faire taire une partie de la population féminine, forte, différente et originale. La sorcière ne subit pas seulement les forces de la nature expliquées par les volontés divines quelles qu'elles soient, elle utilise, elle dompte une puissance et se l'approprie pour en faire « sa magie ».

Calvaire : un cœur en hiver

Prendre du recul sur l'œuvre d'un cinéaste pour en dégager la ou les thématiques récurrentes permet bien souvent d'appréhender le fil rouge qui la sous-tend. Qu'il s'agisse du court-métrage Quand on est amoureux c'est merveilleux (1999), de Vinyan (2008), d'Adoration (2019) ou encore d'Inexorable (2022), on constate chez le réalisateur Fabrice Du Welz que la thématique de l’amour fou (et de son manque) et ses conséquences se trouvent au cœur de ces différents récits, en constituent la moelle, en impriment la pulsation. Le premier long-métrage du metteur en scène, Calvaire (2004), ne fait pas exception à la règle et s'impose comme un uppercut à la fois graphique, sensitif et émotionnel dont la force du souvenir n'a d'égale que la puissance qu'il dégage à chaque redécouverte. Retour sur le premier coup de maître de l'un des cinéastes contemporains les plus passionnants et talentueux.

Archivi gialli III

Ange ou démon ? Ceux qui sont encore là pour en parler vous diront que c'est un ange. Quand un homme hurle sur une femme en pleine rue, la jeune fille s'approche du duo offrant une rose à la femme et quelques dollars à l'homme. En échange de la rose elle ne demande qu'un sourire mais en échange de l'argent elle veut que l'homme disparaisse. Même si elle n'obtient pas toujours un sourire, l'homme lui ne refait jamais surface, non qu'elle soit très persuasive mais la liasse qu'elle tend est en réalité un baiser de la mort. Celle que beaucoup connaissent sous le nom de "la môme aux dollars" est en réalité à la tête d'un réseau de vente d'organes. Un démon au visage d'ange qui au hasard d'une ballade peut faire de vous sa prochaine marchandise.

Kwaidan, histoires et études de sujets étranges

Voilà plus de sept cents ans, à Dan-no-ura, sur le détroit de Shimonoseki, se déroula l’ultime bataille opposant le clan des Heike, parfois appelé Taira, et celui des Genji, ou Minamoto. En fin de compte les Heike perdirent à jamais – guerriers, femmes, enfants et même le futur empereur dont on parle à présent sous le nom d’Antoku Tennô. Des fantômes hantent donc la mer et les rivages depuis sept cents ans… De l’histoire tragique du clan des Heike à la rencontre inattendue entre le jeune Minokichi et la terrible Yuki Onna, c’est au travers d’histoires étranges que Lafcadio Hearn nous fait découvrir le Japon. Esprits tourmentés, malveillants ou bienveillants, hantises, amours éternels, réincarnations, malédictions, légendes ancestrales… Kwaidan est une lecture fantastique.

Néha #1

Osanué - la lune de Rhéa - se levait tendrement sur le sol poussiéreux de cette nouvelle planète. Néha avait fui la « Guerre d'Or » avec un sentiment de rancœur qui la faisait encore trembler à l'heure actuelle. La recherche du cristal quantique avait davantage déchiré l'humanité qu'elle ne l'avait unie pour un bien commun. Tant de mort·e·s par la faute d'un espoir idiot d'une humanité meurtrie par l'apocalypse, recherchant à tout prix, la solution à son plus grand problème : trouver l'équilibre entre son égoïsme et son amour du prochain. Cette phrase semble être, en premier abord, un paradoxe. Comprenez que ce récit est dévoilé par une jeune femme réaliste mais plutôt rêveuse qui préfère utiliser des mots doux pour exprimer la misère de ce monde. Enfin, le mot galaxie serait plus approprié pour parler de ce qui nous entoure, le monde connu de l'humanité.

Mass Effect : la galaxie néo-libérale

Tout est politique, et en particulier les œuvres de l'imaginaire, donnant à voir des mondes inédits et fantasmés régis par leurs propres rapports entre individus et leurs fonctionnements sociaux. Que cela soit voulu ou non par les auteurs et autrices, les structures de ces mondes nous en disent long sur la vision, les idéaux et les craintes politiques de ces dernier·ère·s. L'univers mis en scène dans la série de jeux Mass Effect ne déroge pas à la règle. S'articulant autour d'une première trilogie de jeux RPG/action développée et éditée par Bioware et Electronic Arts (2007, 2010, 2012) puis d'un spin-off Mass Effect: Andromeda (2017), la saga comporte également un univers étendu plutôt conséquent comprenant notamment des romans, des comics et de l'animation.

Massacre(s) à la tronçonneuse : 1974 – 2017, une odyssée horrifique [Unboxing]

Massacre(s) à la tronçonneuse est un beau livre écrit par Julien Sévéon (2020) qui retrace l'histoire de la saga des films aujourd'hui cultes, initiée par Tobe Hooper en 1974. Ce premier tome nous plonge dans le tournage des 8 films grâce auxquels Leatherface deviendra un personnage légendaire du cinéma de genre ! La création et l'apparition de ce maniaque sanglant à l'écran pose de nombreux soucis de censure en Angleterre, en Allemagne ainsi qu'en France. Mais Leatherface marque les esprits et le film reçoit rapidement le soutien de plusieurs réalisateurs tels que William Friedkin et Steven Spielberg. Massacre à la tronçonneuse divise le public, dépeint des problèmes de la société américaine et fascine par la violence de Leatherface.

3 films de genre de l’année 1934

Année de Les Misérables (réalisé par Raymond Bernard) mais aussi du film d'animation de Walt Disney et Wilfred Jackson La Cigale et la fourmi, 1934 est également une année aux films de genre aussi étranges qu'originaux. Et tandis qu'au Japon, Ozu sort son Histoire d'herbes flottantes, le public découvre une Marlene Dietrich en Catherine II dans L'Impératrice rouge de Josef von Sternberg.

5 point & click cyberpunks à ne pas louper

Dès ses premiers supports, des livres tels que Le Cycle de Fondation d'Isaac Asimov initié en 1951 ou encore Le Meilleur des mondes (1931) de Aldous Huxley aux films Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973), Blade Runner (Ridley Scott, 1982) ou le très funky New York 1997 (John Carpenter, 1981), la science-fiction est un terreau fertile pour des récits profonds qui questionnent notre rapport à la société et au monde. Les jeux vidéo ne font pas exception à la règle. Entre dystopie technologique et mise en scène de protagonistes désabusé·e·s dans un univers empli de violences et de crimes, le courant cyberpunk nous propulse dans un cadre gris et lugubre aux néons parfois criards qui se prêtent à la perfection à un plongeon virtuel vers une aventure interactive !

Archivi gialli II

Manger, manger, manger... ma vie fut un vrai paradis. Entouré de tant de bonnes choses j'ai grandi et surtout grossi, un peu trop. Conscient de ma présence, il a décidé de se débarrasser de moi. Pour la première fois je vois la lumière au moment où il m'extirpe de sa jambe, cette délicieuse jambe où j'avais élu domicile. Mes derniers souvenirs sont ses râles de douleur quand il m'a attrapé et son hurlement de terreur en me voyant. Ma vie se termine sous une semelle. Adieu mes frères et sœurs, vous qui avez migré dans tout ce corps, adieu mes enfants, fraîchement pondus, je vous offre une vie d'opulence. Vengez-moi, achevez de dévorer cet être inconscient de votre fourmillante présence.

4 films sélectionnés par nos stagiaires !

Un grand merci à nos stagiaires de s'être prêtés au jeu de la rédaction ! Peu importe le nombre de mots, c'est avec leur propre style, leur propre analyse et ressenti qu'ils présentent les œuvres qui les ont marqués ces dernières années.

Archivi gialli I

Elle sent son corps qui se déchire, hurle pour supporter la douleur et pendant de longues minutes elle s'implore elle-même d'abréger ses souffrances. Elle relève son voile pour découvrir, entre ses pieds, l'œuf qu'elle vient de pondre. Son corps est attiré vers la lumière, ce corps libéré de toute corruption. En s'éloignant son regard reste fixé sur l'œuf qui s'ouvre et laisse apparaître un être en tout point similaire à elle.

Les Bouchers verts, une comédie horrifique à point

Anders Thomas Jensen montre depuis maintenant plusieurs années qu’il est un réalisateur accompli, qui est capable de réaliser des œuvres aux thématiques variées et à la portée émotionnelle forte, tout en divertissant un public large. Avec Les Bouchers verts, notre cinéaste met toute son âme dans une comédie noire aussi bouleversante qu’hilarante. Avec un casting aux petits oignons porté par le divin Mads Mikkelsen qui ici nous montre comment le cinéma peut vieillir le plus jeune des hommes avec une calvitie, et Nikolaj Lie Kaas, incarnant un apprenti boucher rebelle, abimé par la vie et les tragédies familiales. N’oublions pas également de mentionner Ole Thesthrup, qui impose son charisme de manière ponctuelle à chacune de ses apparitions à l’écran (ceux et celles ayant regardé la série Borgen sauront de quoi je veux parler).

9 school horror en provenance d’Asie

Originellement destinée à la jeunesse, la school story et autres récits d'école deviennent rapidement un genre populaire et se développe sous de nombreuses formes. Des mangas shôjo et shônen aux BD de gare thaïlandaise, les histoires d'étudiant·e·s en uniforme deviennent aussi le refuge de l'horreur et de la romance. Elles seront plus tard, adaptées en animation et en série drama live, voire en film live pour les plus chanceuses. De certaines adaptations en animation de Junji Ito à la récente animation comédie-horreur Mieruko-chan (Yuki Ogawa, 2021) en passant par Higurashi no naku koro ni aka Hinamizawa, le village maudit (un cross-média adapté en animation du Studio DEEN en 2006 et en deux films live par Ataru Oikawa en 2008 et 2009), "l'horreur scolaire" ne cesse pas de se développer au Japon en y ajoutant des thématiques propres à sa culture. Ces histoires d'école mettent souvent en scène des protagonistes adolescent·e·s ou de jeunes adultes se retrouvant au centre d'affaires mystérieuses et d'événements horrifiques en plus de devoir gérer les préoccupations inhérentes à leur âge : premier amour, camaraderie, inquiétude quant à l'avenir, découverte de la sexualité et esprit rebelle. Des romans de Stephen King à la série de livres Chair de Poule (initiée en 1992 par R. L. Stine), ces creepshows deviennent alors des films d'académie hantée et autres teen movies et slashers américains. De nombreux récits audiovisuels reprennent allégrement le concept en mettant en scène des bandes de potos face à des horreurs contre lesquelles elles vont devoir se battre, en coopération si possible (excepté peut-être Battle Royale...). De It à Buffy en passant par The Craft ou encore The Faculty, le Fantastique use d'un cadre de school story pour y faire vivre ses monstres et autres légendes ! Terrain favorable à l'adaptation de légendes urbaines, la school horror regorge d'étranges malédictions, de créatures folkloriques, et de psychos dérangé·e·s !

The Secret : la fin et les moyens

La force du cinéma de Pascal Laugier réside notamment dans sa capacité à utiliser le genre pour développer des thématiques extrêmement fortes et universelles. Comment supporter la violence du monde (Martyrs) ? Peut-on échapper à la réalité (Ghostland) ? The Secret ne fait pas exception à la règle et contribue à parfaire les contours des obsessions du cinéaste qui semble film après film travaillé par les motifs de la dureté, du cynisme et de la violence de la société contemporaine et de la manière dont ils s'exercent sur l'individu. Est-il possible de s'y soustraire ? Comment y faire face ? De quelle manière accéder au bonheur ? Autant de thématiques passionnantes que Pascal Laugier développe au sein de sa filmographie, suscitant une réflexion salutaire chez le public.

3 films de genre de l’année 1933

En 1933, L'Homme invisible aka The Invisible Man de James Whale sort sur le grand écran tandis que Norman Z. McLeod adapte, pour la troisième fois en film, Alice au pays des merveilles. Au Japon, Yasujirô Ozu nous offre Une femme de Tokyo, un drame social poignant, mais c'est aussi la date de sortie de trois films fantastiques dont on va vous parler aujourd'hui !

Next of Kin, quand l’Australie mélange les genres

Réalisé en 1982 par Tony Williams, Next of Kin est aussi connu sous le nom de Montclare : rendez-vous de l'horreur. Montclare justement, lieu principal de l'intrigue de ce film ô combien particulier. Montclare, c'est une maison de repos, de retraite dont Linda hérite suite au décès de sa mère. Tenue à l'époque par cette dernière et sa sœur, Linda souhaite la vendre car elle ne veut pas s'encombrer de cette bâtisse et de tout ce qui l'entoure. Des meurtres mystérieux s'y dérouleront.

La scuola cattolica, un true crime sur la société italienne

Basé sur le roman éponyme écrit par Edoardo Albinati, La scuola cattolica (Stefano Mordini, 2021) fait l'inventaire de la présence du fascisme dans les milieux bourgeois mais aussi des pressions sociales et des dysfonctionnements familiaux à l'œuvre dans la construction du sexisme à l'italienne. Peur et fascination du sexe, sexisme, violences conjugales et sexuelles, intolérance face à l'homosexualité, fascisme, religion et masculinité toxique, tous les traumas de la société italienne sont mis en lumière dans ce drame social inspiré d'un fait réel : le massacre de Circeo. Ce true crime fit l'actualité en 1975 en mettant en avant l'ignominie perpétrée par trois jeunes hommes bourgeois et néofascistes dans la nuit du 29 au 30 septembre à San Felice Circeo, une commune balnéaire. Le trio masculin, fréquentant une école catholique privée pour garçons, l'Istituto San Luigi situé dans un "bon" quartier de la capitale italienne, infligera de nombreuses sévices à deux jeunes femmes : Donatella Colasanti (1958-2005) et Rosaria Lopez (1956-1975) parmi lesquelles figurent les viols, les tortures et le meurtre de l'une d'elles. Issues des quartiers modestes de Rome, les deux femmes furent torturées durant 36 h après avoir accepté une invitation à "faire la fête" de la part leurs bourreaux.

Le Maudit Festival de Grenoble, effroi à la capitale des Alpes

Attention, attention, fans de l’étrange et du macabre, votre seigneur se remet à utiliser sa plus belle plume pour vous présenter cette fois un évènement majeur du cinéma qui se déroule au sein de la capitale des Alpes, je parle bien entendu du Maudit Festival. Pendant 7 jours, les mordu·e·s de cinéma de genre ont pu se retrouver afin de partager leur passion commune pour le sang, la tripaille et les hurlements de douleur. Véritable institution, car il faut le reconnaitre : le Maudit Festival existe depuis bien longtemps, l’aventure débute en 2008 avec l’initiative de Karel Quistrebert, qui souhaite « mettre en lumière à Grenoble cet univers cinématographique mal aimé et méconnu aux innombrables facettes ». La première édition a lieu en 2009 et au fur et à mesure des rendez-vous, le public se fait de plus en plus nombreux si bien qu’aujourd’hui on peut aisément dire que la Maudit Festival a réussi à s’imposer au sein de la métropole grenobloise. Après quelques difficultés liées à la pandémie, le festival est de retour pour notre plus grand plaisir ! Cette édition fut l’occasion comme à l’habitude de nous partager des œuvres emblématiques, marquantes, rares, et d’une beauté ainsi que d’une violence peu commune, un bon moment de passion et de bonne humeur avec un public qui sait faire vivre son cinéma et entretenir son régal pour les yeux. L’agréable particularité du Maudit Festival, qui vient rajouter un peu de piquant dans la programmation réside justement dans l’organisation thématique de ses différentes soirées. En outre à chaque jour, son petit focus en particulier : séance ciné-club, soirée Art House, la soirée où tout peut arriver, séance découverte, séance de minuit, soirée Grindhouse, bref vous l’aurez compris il y’en a pour tous les goûts, de quoi ravir les plus pointilleux·ses !

Knock at the Cabin : la fin des temps ?

M. Night Shyamalan fait incontestablement partie des cinéastes contemporain·e·s les plus sincères, intègres et passionnant·e·s de sa génération. Tissant film après film une filmographie d'une cohérence rare (exceptions faites du Dernier Maître de l'air (2010) et de After Earth (2013) qu'il regrette aujourd'hui d'avoir tournés), le réalisateur de La Jeune fille de l'eau (2006) développe des thématiques partant de l'individuel pour toucher à l'universel. Parmi elles, le motif de la foi imprègne la quasi-totalité de son œuvre, trouvant son acmé dans l'un de ses plus beaux longs-métrages, Signes (2002). Avec Knock at the Cabin (2023), le metteur en scène parvient à creuser encore un peu plus ce sillon en nous offrant son meilleur film depuis... Signes.

3 films de genre de l’année 1932

En 1932, Freaks de Tod Browning nous transporte dans un cirque aux membres difformes et Scarface (Howard Hawks et Richard Rosson) révolutionne le film de gangster tandis qu'au Japon, Yasujirō Ozu sort les Gosses de Tokyo, une comédie dramatique muette et rebelle. Mais des films d'horreur marqueront également les esprits...

Asiles, folie et films d’horreur avec une psychologue

Fut un temps, les personnes considérées comme folles étaient isolées et internées dans des asiles, souvent dans des conditions inhumaines. Ces institutions ont longtemps été considérées comme des lieux de confinement plutôt que de soins, et les patient·e·s y étaient souvent traité·e·s de manière brutale et cruelle. Au Moyen Âge, la folie était considérée comme une possession démoniaque. Les patient·e·s étaient alors soumis·es à des exorcismes et à des pratiques brutales pour chasser le démon. Ce n’est qu’au 18ème siècle que la compréhension de la "folie" a évolué, passant d'une vision purement religieuse à une vision plus scientifique. Les asiles furent ainsi créés pour abriter les personnes considérées comme "folles". Au cours des siècles suivants, ces asiles ont continué à être utilisés pour confiner les personnes ayant des troubles mentaux, mais les pratiques d'internement ont évolué. Les asiles ont progressivement été remplacés par des hôpitaux psychiatriques. Les pratiques de soins ont commencé à se concentrer sur la réadaptation et la réinsertion sociale plutôt que sur le simple confinement. Malgré ces améliorations, les asiles et les hôpitaux psychiatriques ont souvent été associés à des pratiques inhumaines et à une mauvaise qualité de soins. Les films d'horreur ont souvent exploité ces thèmes, en les présentant comme des lieux effrayants et sinistres, peuplés de patient·e·s sous-traité·e·s et de médecins fous. Tout ceci a particulièrement influencé les films d'horreur et de genre des années 1970 et 1980, avec bien évidemment Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) de Milos Forman. Ces films ont souvent présenté des scènes brutales et violentes, mettant en scène des patient·e·s et du personnel médical impitoyable, et ont souvent exploré les thématiques de l'isolement et de la folie. Au fil des ans, les films d'horreur ont continué à développer ces sujets, mais ils ont également commencé à explorer les conséquences de la stigmatisation et de la discrimination envers les personnes souffrant de troubles mentaux. Des films comme Shutter Island (2010) de Scorsese ou Split (2016) de Shyamalan ont montré comment les patient·e·s sont souvent exploité·e·s et sous-traité·e·s par les systèmes médicaux et sociaux qui prétendent les soigner. Mais tout ça, c’est du cinéma, me direz-vous. Qu’en est-il en vrai ? Quelle est la place du fantasme dans la folie transposée au cinéma ? Mais d’ailleurs, comment sait-on si on est fou·folle ou non ? J’ai posé quelques questions à B., psychologue clinicienne, en essayant de ne pas passer pour un psychopathe.

Le Prix du danger : la mort en direct

Adapté de la très courte nouvelle The  Prize of  Peril (1958) de l'auteur de science-fiction Robert Sheckley, Le Prix du danger sort sur les écrans français en  1983, soit presque 20 ans avant que ne soit diffusée sur TF1 l'émission Loft Story qui lança la première vague de télé-réalité dont les rejetons plus abrutissants et débilitants les uns que les autres pullulent encore aujourd'hui. Affirmer dès lors que le film de Yves Boisset fut visionnaire est un doux euphémisme, Nostradamus lui-même devant se mordre les doigts de n'avoir pas vu venir l'un des fléaux sociétaux les plus navrants de la double décennie qui vient de s'écouler. Cinéaste de gauche mettant en scène des sujets engagés (la guerre d'Algérie dans R.A.S, le racisme ordinaire dans Dupont Lajoie ou encore les liens entre justice et politique dans Le Juge Fayard dit "le Shériff"), Yves Boisset ne pouvait qu'être intéressé par l'histoire de ce chômeur qui décide de participer à une émission de télévision intitulée Le Prix du danger, au cours de laquelle un groupe composé de quatre hommes et d'une femme est chargé de l'éliminer avant qu'il ne parvienne à rejoindre le studio et à empocher 1 million de dollars.

Violaine de Charnage, l’écrivenimeuse de chair et de sang

L’écrivenimeuse strasbourgeoise rend hommage au cinéma de genre avec des récits inspirés de slashers macabres, d'érotisme torride, de contes gothiques et bien d'autres. Violaine offre une littérature alternative, ou plutôt subversive de "mauvais genre". Entre sexe malsain, effusion de sang, humour noir, ambiance décalée et rébellion plutôt dark, le style jouissif de cette artiste nous plonge vers une décadence sans limite ! Des thématiques qui lui sont chères ponctuent ses ouvrages : liberté, violence, barbarie et féminisme. De ses Vilainologies perverses à ses Vilaines Nouvelles trash en passant par ses Contes Venimeux (des histoires revisitées sous un prisme terrifiant et hot), l'autrice alterne entre vengeance et violence féminine.

Avatar : l’encyclopédie de Huginn & Muninn, voyage dans le monde des Na’vi

Aujourd’hui Three Mothers Films revient pour parler encore une fois d’Avatar, la voie de l’eau, non pas du film en lui-même mais plutôt de la fabuleuse encyclopédie parue aux éditions Huginn & Muninn en 2022. Les fans du deuxième film et de la saga en général peuvent se réjouir étant donné qu’il s’agit ici d’un merveilleux ouvrage à placer dans sa bibliothèque de cinéphile. Commençant par une préface de Sigourney Weaver, on se rend vite compte que l’encyclopédie est à la hauteur des attentes des fans de la saga Avatar. Tout d’abord, il est utile de préciser que l’ouvrage en lui-même est magnifique, à l’image de l’ensemble du catalogue de Huginn & Muninn. On navigue de manière fluide entre les 130 pages de ce petit bijou richement illustré et avec une profusion de détails plus que complets. Loin d’être une encyclopédie basique qui se contente juste de nous raconter des détails de tournages de films ou bien de résumer l’ensemble de l’œuvre, Huginn & Muninn fait le choix de s’entourer de l’équipe du film pour peaufiner sa rédaction. Ainsi on se retrouve face à un livre qui constitue le must have pour tous les fans de Na'vi. Au travers de la lecture, on découvre (voir on redécouvre pour certain·e·s) le monde complexe et fourni de James Cameron, en 7 chapitres qui proposent d'apporter de nombreuses connaissances sur la famille Sully, le clan Omatikaya, la RDA, le programme Recom , le clan Metkayina et bien d’autres.

The Unborn, punk, horreur et politique

Rencontré sur une petite île lors du Lampedusa Infestival (organisé le collectif Askavusa), un festival alternatif en résistance contre le traitement inhumain des migrant·e·s venu·e·s en Europe depuis la Méditerranée, The Unborn est un groupe de street punk italien formé en 2015. C'est durant la projection de notre documentaire vivant Travail et Immigration sur la face d'une montagne, et autour d'un nombre incalculable de cafés que la rencontre avec The Shape, le chanteur de The Unborn, a eu lieu. Elle constitue encore aujourd'hui une magnifique surprise, une coïncidence engagée et engageante qui nous a marqué de façon indélébile. Leurs inspirations entre hard rock et films de genre, en particulier le Giallo, l'horreur ainsi que la science-fiction post-apocalyptique a resonné avec le projet Three Mothers Films, et notre lutte commune pour la tolérance a permis une chaleureuse camaraderie. The Shape a accepté de répondre à nos questions !

Junji Ito Maniac, une anthologie macabre du J-horror en animation

Réalisée en 2023 par Shinobu Tagashira, Junji Ito Maniac nous offre des histoires étranges, des légendes urbaines dérangeantes et des contes gores sortis de l'imaginaire fertile et lugubre de l'un des maîtres japonais de l'horreur, Junji Ito. Le Studio Deen adapte une vingtaine de récits du célèbre mangaka en 12 épisodes, parmi lesquels on peut trouver Tomie, Soïchi ou encore La Femme qui chuchote. Entre body horror, détresse psychologique, malédictions et histoires de fantômes, cette anthologie signe le retour magistralement terrifiant de l'artiste, créateur de Uzumaki et Gyo, dans le monde de l'audiovisuel.

The Sadness, un carnage épidémique

The Sadness aka 哭悲 (Rob Jabbaz, 2021) est un film d'horreur taïwanais mettant en scène une épidémie qui transforme les citoyen·ne·s en infecté·e·s avides de sang et de sexe. Ce récit, issu de la bande dessinée américaine Crossed (initiée en 2008 par Garth Ennis et Jacen Burrows), nous conte les mésaventures d'un jeune couple qui tente de survivre à cette contagion dévastatrice. Kat et Jim, séparé·e·s durant les prémisses sanguinolentes de ce fléau, découvrent peu à peu une ville en proie à la brutalité, au viol et au cannibalisme...

The Medium, un fake documentaire sur les esprits thaïs et les malédictions karmiques

The Medium aka ร่างทรง (Banjong Pisanthanakun, 2021) est un film d'horreur thaïlandais et sud-coréen de type faux documentaire anthropologique sur le folklore de la région de l'Isan au nord-est de la Thaïlande. Produit par Na Hong-jin, connu pour ses thrillers horrifiques The Chaser (aka 추격자 en 2008) et The Strangers (aka 곡성 en 2016), ce métrage nous propulse aux côtés d'une équipe de documentaristes thaïlandais cherchant à documenter le quotidien d'une médium locale du nom de Nim. Les croyances thaïes étant issues d'un syncrétisme religieux qui mêle un animisme ancien avec un bouddhisme theravāda introduit au  ve siècle sous influence birmane, Nim cumule à la fois le statut de chamane (pouvant communiquer avec les phii, ces esprits thaïs, et la figure de la guérisseuse (ayant la capacité de lever les malédictions, donner des bénédictions et ainsi guérir les blessures de l'âme et le mauvais karma). Dans le système de représentations nord-thaïlandais, tout possède une âme : les esprits des plantes, animaux et humain·e·s sont relativement autonomes et indépendants des corps qui les abritent.

Gliitch, le bug sous toutes ses formes

Je tiens à le dire tout de suite, je ne suis pas un énorme fan en général de ce sous-genre qu’est le found footage, simplement par pur affinité artistique mais aussi selon mes goûts. Loin de moi l’idée de faire mon fermé d’esprit bien entendu, j’ai tout de même regardé pas mal de films dans cette veine-là, que ce soit les [•REC], Blair Witch, VHS et autres joyeuseté du genre. Lorsque j’ai entendu parler de Night Shot (Hugo König, 2018), diffusé en exclusivité sur Shadowz, je me suis jeté dessus assez rapidement. Il faut dire que le postulat de base était alléchant : une production française indépendante menée par un réalisateur créatif nous proposant comme film un unique plan séquence. Si le film n’est pas exempt de défaut, force est de constater que le défi lancé par ce réalisateur fut à la hauteur du résultat : une ambiance oppressante au possible, une atmosphère glauque qui fonctionne tant le sanatorium fut utilisé dans toute sa complexité en termes de mise en scène. Il faut dire que mon excitation fut assez grande lorsque l’on m’a proposé de découvrir pour Three Mothers Films, le tout nouveau travail de Hugo König, intitulé Gliitch. On est ici encore face à une production quasiment indépendante, avec une approche cette fois-ci différente. Adieu l’unique plan séquence, le réalisateur revient cette fois-ci avec une nouvelle approche technique au travers d’une mise en scène plus « classique » : l’exploration du glitch, phénomène audiovisuel au travers duquel Hugo König va y insérer une dimension psychologique.

Dark, voyages dans le temps et philosophie

La série allemande Dark (Baran Bo Odar et Jantje Friese, 2017) est une série de type mystery box racontant l'histoire d'une famille de Winden, un petit village allemand, à travers trois dimensions sur plus de 150 années. Cette famille tire ses origines de voyages dans le temps dans une élégante réponse au « paradoxe du grand-père » puisque les show runners de la série se servent de ce trope comme d'un outil scénaristique pour créer une boucle temporelle complexe que les protagonistes chercheront sans cesse à démêler. Contrairement à beaucoup d'autres séries de type mystery box, Dark n'apporte pas de réponse à ces intrigues, avec plus de questions et pas de dénouement satisfaisant, dans une écriture uniquement basée sur le twist facile. Dark a été écrite à l'avance, et non pas au fur et à mesure avec une cohérence globale et des thématiques profondes et pas seulement du mystère pour le mystère.

Avatar : la voie de l’eau – Plus loin, plus beau, plus fort

En 2009, James Cameron éblouissait une fois de plus le monde avec Avatar, remarquable fable animiste interrogeant notre rapport à la nature dans un geste lyrique et universel qui fit date. Une œuvre charnière pour le cinéaste qui remit au goût du jour une 3D tombée en désuétude depuis belle lurette et qui affola non seulement les mirettes et le cœur du public mais également les chiffres du box-office mondial. Ces derniers lui ayant permis de poursuivre l'aventure de sa saga, il aura fallu attendre 13 ans pour que la suite d'Avatar voit enfin le jour. Dire que l'attente en valait la peine relève du doux euphémisme tant le résultat pulvérise et dépasse tous les espoirs.

Nelson R Draegon, un réalisateur aux références intemporelles

Court-métrage de science-fiction horrifique, Space Monster est un film d'une durée de 33 minutes réalisé en autoproduction. Il soutient une mise en scène plus originelle du cinéma d'horreur aux effets spéciaux en grande partie réalisés sans l'intégration du numérique, allant jusqu'à reprendre l’effet de titrage de la séquence d’ouverture du film The Thing de 1951 et 1982 ou encore la technique de la demi-bonnette (double focale consistant à faire le point sur deux éléments différents de l'image) notamment utilisée par Brian de Palma et Quentin Tarantino. Nelson R Draegon et son équipe rendent ainsi hommage au cinéma de genre, et plus particulièrement aux films de science-fiction des années 1950 et aux slashers des années 1980.

Cobra : la vie de Marion

En 1986, Sylvester Stallone sort des cartons successifs de Rambo II (Georges Pan Cosmatos) et Rocky IV (Sylvester Stallone). L'étalon italien est alors le roi du pétrole et a les coudées franches à Hollywood pour faire à peu près tout ce qu'il veut. Flashback. Lors de la production de Le Flic de Beverly Hills (1984), Stallone est envisagé pour y tenir le rôle principal (qui sera finalement décroché par Eddie Murphy). L'acteur décide alors de remanier le script à sa sauce, le rendant beaucoup plus violent et sombre que dans sa version originale. Ce scénario ne sera cependant pas adoubé par la production et l'acteur se verra écarté du projet. Qu'à cela ne tienne, notre homme le ressortira du tiroir deux ans plus tard pour en écrire la version qui sera utilisée pour Cobra.

Sorgoï Prakov ou le fantasme du snuff movie

Sorgoï Prakov, un jeune journaliste originaire de la Sdorvie, pays imaginaire situé entre la Russie et la Biélorussie, est commandité par ses producteurs pour faire le tour des capitales européennes et montrer « le rêve européen ». Il débute son périple à Paris, la ville lumière, et de ses monuments les plus célèbres. Mais rapidement, la visite de la capitale française semble piétiner et entrer dans une routine malsaine faite de rencontres superficielles et de fêtes nocturnes mondaines où l’alcool coule à flots. Les mésaventures se multiplient et lorsque les producteurs ne donnent plus de nouvelle à Sorgoï et le laissent bientôt sans argent, le rêve vire rapidement au cauchemar. Obstiné malgré tout à finir son reportage alors que la police de son pays le recherche, Sorgoï continue à filmer son périple parisien, mais à fur et à mesure que son budget diminue, le jeune journaliste sdorvien est obligé de « quitter » le Paris huppé, sombrant de plus en plus dans la marge tant d’un point de vue économique que d’un point de vue psychologique. Sorgoï entame alors une odyssée de violence et d’horreur.

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